L’ÉTUDE réalisée par le cabinet Xerfi s’est intéressée au marché des biosimilaires en France et ses perspectives à l’horizon 2016. Tout d’abord, s’il est vrai que les pharmaciens d’officine devraient être autorisés en France à substituer les biosimilaires aux biomédicaments dans le cadre du PLFSS 2014 (nous sommes dans l’attente de la date d’application), il semble peu probable que l’officine devienne le principal champ de bataille pour arrêter ou non le choix ces molécules. « Le succès des biosimilaires reposera surtout sur leur adoption à l’hôpital, où se jouera l’essentiel des économies pour l’assurance-maladie », indique le cabinet Xerfi. En effet les biosimilaires (tout comme leur biomédicament de référence) sont des médicaments complexes, principalement indiqués en cancérologie. Aujourd’hui, ce marché reste encore relativement confidentiel, avec seulement 7 biosimilaires commercialisés : Binocrit, Retacrit (biosimilaires d’Eprex), Nivestim, Zarzio, Ratiograstim, Tevagrastim (biosimilaire de Neupogen) et Omnitrope (somatropine). Mais ce marché est appelé à décoller : « D’ici à 2020, les brevets de 10 molécules vedettes tomberont dans le domaine public en ouvrant la voie à la biosimilarisation. Et les économies potentielles à la substitution des biomédicaments par des biosimilaires, qui sont de 20 à 30 % moins chers, se situeraient alors entre 500 millions et 1 milliard d’euros par an », estime IMS Health.
Lever les craintes.
Mais quelles sociétés oseront se lancer sur le marché si spécifique des biosimilaires ? Selon l’étude de Xerfi, six structures sont compétentes dans ce domaine : les big pharma (dont Pfizer et Boehringer Ingelheim qui mènent déjà des projets internes, ou Merck Serono qui signe des partenariats avec d’autres sociétés), les big biotech (comme Amgen qui prévoit de développer 6 biosimilaires en 2017), des génériqueurs (avec déjà Teva, Sandoz, Hospira sur le marché ; et bientôt Mylan et Actavis). Mais aussi, le marché s’ouvre à de nouveaux entrants, comme les génériqueurs de pays émergents et les opérateurs asiatiques de l’électronique, ou encore les sociétés de services (CRO et CMO). « Toutefois, si la concurrence s’accroît, on trouvera peu d’élus à l’arrivée, pronostique le cabinet d’analyses Xerfi, car pénétrer ce marché demande d’importants investissements, des capacités de bioproduction élevées, un savoir-faire clinique et réglementaire, ainsi qu’une certaine maîtrise des outils de communication et de promotion hospitalière, indispensable notamment pour lever les craintes des praticiens à la prescription de biosimilaire. »
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