Un patient sur deux serait concerné

Un livre blanc pour améliorer l’observance

Publié le 20/03/2014

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Alerter sur l’importance des conséquences d’une mauvaise observance et proposer des mesures, tel est l’objectif du livre blanc, rédigé par la Fondation Concorde à la demande de l’opérateur de services d’e-santé Observia.

« EN FRANCE, la non-observance concerne près de la moitié des patients atteints de maladies chroniques dont le nombre ne cesse d’augmenter. On estime son coût à 2 milliards d’euros par an, les journées d’hospitalisation induites à 1 000 000 et les décès à 8 000 ». C’est le constat dressé dans le livre blanc intitulé « L’observance des traitements : un défi aux politiques de santé », publié par la Fondation Concorde, un think thank regroupant des universitaires, des élus et des hommes et femmes d’entreprise. « Les taux d’observance diffèrent selon les pathologies mais ne semblent pas dépasser 80 %, même pour les maladies graves, souligne le document. Le problème de la non-observance est majeur, car elle entraîne des coûts humains et financiers importants. En revanche, il existe des interventions relativement peu coûteuses qui peuvent avoir un énorme impact. » Le rappel par SMS par exemple, fonctionne bien auprès des patients. À l’hôpital de la Timone à Marseille, le dispositif de rappel mis en place a permis d’abaisser à 15 % le taux de non-observants après angioplastie coronaire.

Pour améliorer l’observance, le livre blanc préconise six mesures. Il propose le lancement d’études sur la non-observance, financées par la CNAM et le ministère de la Santé. Il conseille aussi de mettre à disposition des professionnels de santé les moyens nécessaires au soutien du patient dans sa phase d’observance, de donner au patient les moyens de l’observance, en renforçant les programmes spécifiques pour les malades chroniques et en construisant des programmes facilement identifiables pour les autres pathologies. Le livre blanc propose également la création d’un observatoire de l’observance, qui utilisera des données de l’assurance-maladie pour diriger des études d’évaluation des coûts de l’observance et de la non-observance. Enfin, le document préconise d’inclure le niveau de respect d’un traitement aux critères d’établissement du prix autorisé, mais aussi d’informer le public des méfaits de la non-observance par l’intermédiaire des notices des boîtes de médicaments.

ANNE-GAËLLE MOULUN