Face aux tensions d’approvisionnement de plusieurs spécialités, les laboratoires mettent en place des procédures spécifiques en accord avec l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Le but : éviter la rupture de stock franche et garantir l’accès aux traitements pour les patients qui ne peuvent bénéficier d’alternatives thérapeutiques.
Les communications sur les tensions d’approvisionnement de la part des autorités sanitaires n’ont jamais été aussi nombreuses. Ces derniers jours, quatre spécialités en tension d’approvisionnement ont fait l’objet de mesures spécifiques à appliquer à l'officine.
Il s’agit en premier lieu de Norditropine Flexpro, en tension depuis octobre dernier. Bonne nouvelle : Novo Nordisk annonce la remise à disposition progressive pour ses trois dosages à partir du mois de mars. Néanmoins, « des tensions peuvent perdurer ponctuellement sur Norditropine Flexpro 15 mg/1,5 ml ». Il convient donc de continuer à limiter la délivrance à un mois de traitement maximum pour les trois dosages et de passer commande exclusivement auprès des grossistes-répartiteurs. En cas d’indisponibilité du dosage 15 mg/ml auprès du grossiste, il est possible de délivrer Norditropine Flexpro 10 mg/1,5 ml. Le laboratoire rappelle que la posologie journalière ne change pas (en mg/jour) mais le nombre de stylos à délivrer est plus élevé. Il fournit un tableau d’équivalence aux pharmaciens disponible ici.
Par ailleurs, en raison de la rupture de stock d’Umatrope 6 mg/3 ml, poudre et solvant pour solution injectable depuis janvier dernier, le Laboratoire Lilly met à disposition « à titre exceptionnel et transitoire » la spécialité Humatrope 6 mg, poudre et solvant pour solution injectable, initialement destinée au marché belge. Le médicament importé est identique au médicament commercialisé en France (même composition, même dosage, même fabricant). Les éléments de conditionnement et la notice de la spécialité belge sont rédigés en français, en allemand et en néerlandais.
Troisième spécialité concernée par des mesures spécifiques : Calcidia 1,54 g, granulé pour suspension buvable en sachet-dose. Afin de pallier le risque de rupture totale, est instauré à compter de ce mois de mars et jusqu’au 2e trimestre 2024 un renforcement du contingentement quantitatif déjà en place pour le canal ville et un contingentement quantitatif pour le canal hôpital. Le Laboratoire Bayer rappelle aux pharmaciens de réserver leurs commandes pour les patients qui ne peuvent bénéficier d’une alternative thérapeutique telle que Calcidose 500 en poudre pour suspension buvable (sachets), Cacit 500 mg (comprimé effervescent) et Calciprat 500 mg (comprimé à sucer). Ces trois alternatives contiennent le même principe actif (carbonate de calcium). La substitution doit être envisagée après avoir vérifié que la galénique et les excipients sont compatibles avec le patient. Bayer précise, en outre, qu’il existe des alternatives qui ne sont pas, ou pas uniquement, composées de carbonate de calcium, en ce qui concerne l’indication dans l’ostéodystrophie rénale. Dans ce cadre, une substitution ne peut être envisagée que sur avis du prescripteur.
Enfin, pour faire face aux tensions d’approvisionnement en Sabril 500 mg (vigabatrine), granulés pour suspension buvable en sachet-dose, Sanofi met en place un contingentement qualitatif et quantitatif auprès des officines et un système de dépannage. Cette spécialité doit être réservée à la population pédiatrique préalablement traitée pour laquelle la forme en comprimé n’est pas adaptée. Pour les patients adultes préalablement traités, le pharmacien doit contacter le prescripteur pour envisager un passage vers Sabril 500 mg en comprimé pelliculé.
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