Substituts nicotiniques : attention aux demandes atypiques !

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Publié le 23/04/2020

Crédit photo : Phanie

Alors que les annonces se multiplient autour d’un possible effet protecteur de la nicotine dans le Covid-19, autorités et soignants s’inquiètent d’un possible emballement des Français et rappellent : le tabac tue !

Le tabac tue plus de 70 000 Français chaque année, a rappelé hier Olivier Véran, ministre de la Santé, en répondant à un sénateur lors de la séance de questions au gouvernement. Interrogé sur les trois essais cliniques qui vont être lancés pour savoir si la nicotine aurait un effet protecteur en prévention et de réduction des symptômes en thérapeutique, le ministre a souligné que cet effet protecteur supposé repose pour le moment sur des études observationnelles qui n’établissent pas de lien causal. « Attention ! Cela ne veut pas dire que le tabac protège. Le tabac tue ! », insiste-t-il en expliquant qu’il s’agit d’une « piste intéressante, parmi d’autres pistes de recherche clinique ». Pour autant, l’heure n’est pas à la précipitation car la nicotine « n’est certainement pas un traitement d’automédication » et cet effet supposé de protection ne doit pas être « une voie d’entrée dans la consommation de nicotine qui est un produit addictif ».

Tout comme Olivier Véran hier après-midi et le directeur général de la Santé Jérôme Salomon hier soir, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a exprimé ce matin ses craintes face à l’effet d’annonce autour de la nicotine. Dans un point d’information diffusé aux pharmaciens, Gilles Bonnefond, son président, indique que « des mesures vont être prises par le ministère de la Santé pour éviter les dispensations abusives et hors AMM de médicaments destinés au seul sevrage tabagique ». Et prévient : « Soyez attentifs avec votre équipe aux demandes atypiques. » Hier, le ministre de la Santé a également souligné qu’un non-fumeur qui utiliserait un patch à la nicotine « va le sentir passer tout de suite : vomissements, étourdissements, malaises ».