Sérialisation : un premier bilan catastrophique

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Publié le 10/05/2019
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Crédit photo : Phanie

Trois mois après son démarrage officiel, la sérialisation ne s'est toujours pas imposée dans les officines européennes, comme en atteste un premier bilan. Selon les statistiques, deux pharmacies françaises seulement seraient connectées.

Officiellement, la sérialisation aurait dû se mettre en place le 9 février dernier dans les pharmacies de tous les États de l’Union européenne, à l’exception de quelques pays (voir article « abonné »). La réalité est tout autre. Selon des informations diffusées par TICpharma, filiale de l’agence APM International, le premier bilan publié par l’organisation européenne de vérification du médicament (EMVO) force à la modestie : moins de 200 000 des 250 000 médicaments concernés par la nouvelle réglementation avaient été enregistrés à la mi-avril dans le système d'information européen et disposaient d'un identifiant unique. Rien d’étonnant, comme le précise le texte, puisque plusieurs centaines de fabricants n'étaient pas du tout connectées au système. Seulement 848 industriels étaient connectés à la base de données européenne et 674 y avaient effectivement chargé les informations requises sur leurs produits.

Du côté des pharmacies, la situation n’est guère plus brillante. Plus de 37 000 officines n'étaient pas connectées à la base européenne et ne respectaient donc pas la réglementation, toujours selon le bilan de l’EMVO. Et si nos voisins européens se font pour la plupart tirer l’oreille - avec 6 000 pharmacies non connectées au Royaume-Uni, près de 1 600 en Pologne et plus de 1 000 en Belgique - la palme est remportée par la France où deux pharmacies seulement pratiquent la sérialisation !

Il faudra sans doute beaucoup d’efforts pour convaincre les officines récalcitrantes. En effet, quand il est mis en service, le dispositif de sérialisation, créé à l’origine pour détecter les contrefaçons, génère un nombre incalculable de fausses alertes : 2,5 millions en une semaine, soit environ 5 % des produits scannés ! Rappelons que lors de la conception, le taux d’alerte avait été fixé à un seuil inférieur à 0,05 %.


Source : lequotidiendupharmacien.fr