Alors que le compte à rebours de la mise en œuvre de la sérialisation a déjà commencé, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) suggère un aménagement du dispositif permettant aux pharmaciens de se conformer avec la réglementation européenne dans ses grandes lignes.
À partir du 9 février prochain, en principe, le pharmacien sera dans l’obligation de décommissionner au comptoir tout médicament remboursé ainsi que l’oméprazole (lire notre article « abonné »). Ce dispositif imposé par la réglementation européenne pour lutter contre la contrefaçon est cependant contraignant à mettre en œuvre au comptoir. Car outre la vérification de l’inviolabilité de la boîte, le pharmacien devra procéder à l’interrogation de la base nationale de données afin de vérifier l’authenticité du numéro de la boîte enregistré par le laboratoire.
Cette procédure complexe ne prévoit pas les multiples cas de figure propres à l’officine (robot, PDA, retours, promis…) et surtout le face-à-face avec un patient qui peut être désarçonné par l’attitude de son pharmacien. « Que dire en effet si la base de données m’avertit au comptoir que le numéro de la boîte n’existe pas et que par conséquent le produit est falsifié ? Les technocrates à l’origine de ce process ont-ils réfléchi à l’impact que cela peut avoir sur la confiance des patients dans le médicament, et accessoirement dans leur pharmacien ? » interpelle Gilles Bonnefond, président de l’USPO.
Le syndicat a donc conçu un plan B qui a retenu, assure Gilles Bonnefond, le soutien de la Direction générale de la santé (DGS), du LEEM (Les entreprises du médicament), de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), ainsi que des éditeurs de logiciels. Il ne s’agit pas d’appeler au boycott du dispositif mais, au contraire, de l’adapter au monde de l’officine. Il suffit pour cela que les pouvoirs publics français demandent à la Commission européenne que le process prévu pour les pharmacies à usage intérieur (PUI) et les médecins propharmaciens soit étendu aux pharmaciens d’officine français, et ce à titre expérimental.
Ainsi, ce ne sera plus au comptoir mais dès la réception de la commande que chaque boîte sera vérifiée via son Datamatrix. Ce contrôle en amont aura pour avantage de résoudre les cas de figure cités plus haut, mais aussi de permettre soit le renvoi immédiat au fournisseur dans le cas d’un Datamatrix ou d’un dispositif d’inviolabilité défectueux, soit le blocage du produit si l’alerte est déclenchée par la base nationale de données.
Cette amélioration du système soulagera le pharmacien, mais ne résout en rien la charge financière qui lui incombera. Sur cette question, l’USPO n’a pas obtenu de réponse. Cependant, souligne le syndicat, ce système, s'il est retenu, comportera un autre avantage : l’enregistrement de toutes les données de la boîte (identifiant, date de péremption) dès son entrée à l’officine simplifiera le contrôle des dates de péremption et des retraits de lots qui sera alors automatisé via le logiciel métier.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %