72 % Français sont convaincus des bienfaits de l’homéopathie et plus de la moitié (52 %) déclare l’utiliser pour se soigner (19 % de temps en temps et 33 % régulièrement), selon le dernier sondage* « Baromètre santé 360 » réalisé par Odoxa pour Nehs, Orange, l’Asip-Santé, Le Figaro Santé et France Inter.
Les Français ont recours aux petits granules blancs car il est facile de s’en procurer sans ordonnance (86 %). Ils apprécient son côté naturel (83 %), mais aussi son utilité (74 %). En revanche, plus de la moitié (56 %) n’a pas une idée précise sur la façon dont est fabriquée l’homéopathie ni sur les principes sur lesquels elle repose.
Les médecins plus sceptiques
Côté médecin, les convictions sont moindres : les deux tiers ne reconnaissent pas les vertus de l’homéopathie (67 %). Toutefois, il reste 33 % de médecins qui croient en ses bienfaits, et 28 % qui ont déjà recommandé de l’homéopathie à un patient. Parmi ces prescripteurs d'homéopathie, la moitié estime qu’elle possède une efficacité intrinsèque (51 %). L’autre moitié des médecins considère que c’est un bon placebo (41 %), ou l’a prescrit à la demande du patient, sans vouloir se battre pour argumenter.
Critiques et déremboursement
Aujourd’hui, avec les vives critiques formulées envers l’homéopathie et le manque de preuves scientifiques de son efficacité, la question de son déremboursement se pose de plus en plus. On peut alors s’interroger sur l’attitude qu’auraient les Français si tel était le cas. De façon surprenante, selon le sondage Oxoda, cela ne changerait rien pour 63 % d’entre eux, qui « garderaient les mêmes habitudes de consommation d’homéopathie ». En revanche, pour le tiers restant, le déremboursement impacterait leur comportement : 23 % ne prendraient rien à la place et 17 % auraient recours à des médicaments conventionnels, y compris pour une maladie bénigne, comme un rhume. Ainsi, le déremboursement de l’homéopathie ne semblerait pas entraîner un fort report vers la prescription de médicaments remboursés (seulement pour 17 % des Français), plus chers, avec plus d’effets secondaires, et représentant un coût supplémentaire pour l’assurance-maladie.
Les participants ont aussi été interrogés sur leur préférence entre mieux rembourser l’homéopathie, et mieux rembourser l’allopathie. Quitte à choisir, et malgré leur engouement pour l’homéopathie, c’est un meilleur remboursement pour l’allopathie qui l’emporte.
Par ailleurs, le sondage relève que les Français ont un comportement paradoxal par rapport à la médecine et la science, donnant du crédit à l'homéopathie sans renier celui de l'allopathie et de sa rigueur scientifique. En effet, plus de 85 % des personnes interrogées affirment avoir confiance en la science et en la médecine. Elles sont entre 80 % et 90 % à juger la médecine conventionnelle plus contrôlée, plus scientifique et plus efficace contre les maladies graves que l’homéopathie.
* Sondage réalisé auprès de 995 Français et 515 professionnels de santé (290 médecins, 148 infirmières, 41 pharmaciens et 26 aides-soignants) en décembre 2018 et janvier 2019.
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