Face à la pénurie de médicaments qui se profile pour traiter les malades de Covid-19, neuf grands groupes hospitaliers européens, dont l’AP-HP, ont lancé mardi un appel à leurs gouvernements respectifs pour « une collaboration européenne » afin de « garantir un approvisionnement continu en médicaments ».
Une lettre signée de neuf grands groupes hospitaliers européens, membres de l’Alliance européenne des hôpitaux universitaires, a été adressée à leurs gouvernements respectifs, les appelant à « collaborer », comme l'a révélé hier « Le Monde ». En effet, expliquent-ils, « les hôpitaux seront bientôt à court de médicaments essentiels pour traiter les patients atteints du Covid-19 hospitalisés en réanimation ». Et, « faute d’une collaboration européenne pour garantir un approvisionnement continu en médicaments, ils risquent de ne plus pouvoir fournir des soins intensifs adéquats d’ici une à deux semaines ». Les stocks pourraient même être « épuisés dans quelques jours dans les hôpitaux les plus durement touchés ».
Parmi les médicaments concernés, les signataires citent les relaxants musculaires, les sédatifs et les analgésiques. Cet appel intervient alors que les pharmaciens hospitaliers tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs jours (à lire dans « Le Quotidien du pharmacien » du 3 avril) et en appellent aux autorités de santé. En particulier pour les curares, indispensables dans les services de réanimation et de soins intensifs, et pourtant en tension d’approvisionnement de manière chronique. En pleine épidémie de Covid-19 et alors que ces services hospitaliers sont les plus sollicités, l’habitude des professionnels de santé de jongler entre les différentes molécules et dosages ne permet plus de compenser les tensions sur les stocks.
Interrogé lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale hier, le ministre de la Santé Olivier Véran a d’abord tenu à affirmer qu’il n’y a « aucune demande de limitation de recours à la morphine (…) , de médicaments permettant de lutter contre la douleur » de la part du gouvernement. Il a néanmoins reconnu « des tensions sur les stocks d'un certain nombre de produits dans les hôpitaux », notamment sur les anesthésiques. Il ne s’agit pas d’un « problème franco-français » car « la demande de certains médicaments explose de 2000 % dans le monde ». En réponse, le gouvernement met en place « une priorisation de la répartition des stocks de médicaments », un renforcement des « approvisionnements par un sourcing accru » une régulation plus stricte des « stocks présents sur le territoire ».
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