Voilà un outil qui va peut-être se révéler bien utile en ces temps de forte tension sur les chaînes de fabrication pharmaceutiques.
Offisanté dévoile en effet ces jours-ci son Observatoire des ruptures et tensions de médicaments, une plate-forme qui permet de surveiller la disponibilité des médicaments de façon globale et détaillée. Cet observatoire décline deux versions, la premier est dédiée au grand public et permet d’identifier les tensions existantes sur des médicaments. Il suffit de mentionner le nom d’un médicament, d’un laboratoire, d’une molécule, et il est possible de voir sur une carte géographique les disponibilités, ou non, d’un médicament. Maurice Belais, président d’Offisanté, cite l’exemple de la Depakote, en forte tension en février dernier. « La carte montre que le médicament n’est disponible nulle part, à l’exception du Morvan. » La carte est rouge avec une toute petite tache pâle au Centre Est de la France. Les associations de patients peuvent, par le biais de cet observatoire, surveiller les tensions existantes et à venir sur des médicaments, notamment ceux essentiels aux traitements des pathologies chroniques. Les pharmaciens peuvent aussi l’utiliser, mais s'ils disposent déjà de Vigirupture, du même Offisanté, qui depuis trois ans leur permet de vérifier auprès de pharmacies voisines, la disponibilité des produits en tension chez eux.
Une vision pharmacie par pharmacie.
La deuxième version de l’Observatoire des médicaments est dédiée aux laboratoires. Elle va plus loin car elle propose une vision détaillée de la tension sur un médicament donné. Pas seulement géographique, mais quasiment pharmacie par pharmacie, avec une vision des stocks et aussi des habitudes de distribution des dites pharmacies. Pour reprendre l’exemple de la Depakote, son fabricant, Sanofi-Aventis, peut grâce à cet observatoire, identifier les ventes de Depakote des pharmacies sur un périmètre géographique donné. Une pharmacie X en distribue 26 par mois, tandis que sa voisine en distribue traditionnellement 18. Et toutes les deux ont un niveau de stock égal à zéro. Cela permet à Sanofi-Aventis de savoir quelles quantités livrer et à quelles pharmacies, et donc de lisser la distribution de son produit en fonction des besoins exacts des officines. « C’est un outil unique au monde, capable ainsi d’aider à faire face aux tensions, lesquelles vont aller en s’accentuant, compte tenu de la conjoncture actuelle », commente Maurice Belais. « Il permet aux laboratoires, qui d’ordinaire n’ont pas de vision sur la distribution, de surveiller en temps réel les phénomènes de ruptures. »
Faut-il encore disposer d’un échantillon représentatif du maillage des pharmacies en France. On peut estimer que c’est largement le cas avec 6 500 pharmacies ayant recours à Vigirupture et déjà prêtes à partager leurs stocks pour améliorer la disponibilité des médicaments. « Vigirupture, c’est 150 000 consultations et 2 000 patients dépannés par jour en moyenne », affirme Maurice Belais. Fort de cette assise, Offisanté peut en effet donner l’occasion aux laboratoires de jouer un rôle de régulateur, sans toutefois se substituer aux grossistes, auxquels l’Observatoire des médicaments apporte un complément, insiste le dirigeant.
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