Offensive d’E.Leclerc pour pouvoir vendre des médicaments en libre accès dans ses parapharmacies : épisode 2 732. Après s’être attaché les services d’un médecin star de la télévision, le géant de la GMS a publié le 17 octobre les résultats de la dernière enquête de son observatoire des nouvelles consommations. Un sondage, mené en partenariat avec Ipsos sur un échantillon de 1 025 personnes interrogées entre le 6 et le 8 février 2024, qui n’hésite pas à faire d’audacieux parallèles entre l’interdiction faite à E.Leclerc de vendre des médicaments et les difficultés d’accès aux soins subies par de plus en plus de patients.
Prix et accès
L’enquête nous apprend tout d’abord que l’état de santé des Français se détériore. Les sondés attribuent en effet la note de 6,5/10 à leur état de santé général, soit 0,6 point de mois qu’en 2019. « Les Français sont aussi de plus en plus nombreux à renoncer à se soigner », révèle l’enquête, à cause de problèmes financiers et d’un accès de plus en plus compliqué aux infrastructures de santé. Concernant les médicaments, « 53 % des Français pensent qu’il va devenir de plus en plus difficile d’en acheter dans les 5 années à venir ». Par ailleurs, « plus de la moitié des Français (54 %) indiquent qu’ils ont déjà dû renoncer à acheter des médicaments vendus sans ordonnance ». En cause, leur prix trop élevé (dans les pharmacies faut-il comprendre) alors qu’E.Leclerc pourrait naturellement leur proposer des tarifs bien plus attractifs.
Plus surprenant, des sondés interrogés par E.Leclerc évoquent « le manque d’accessibilité » des officines, qui empêcherait des patients de venir récupérer leurs médicaments quand ils en ont besoin. Alors que de nombreuses pharmacies ont de larges amplitudes horaires, sont ouvertes le samedi, assurent des gardes pour certaines, 20 % des interrogés estiment que « les horaires d’ouverture des pharmacies sont inadaptés à leur rythme de vie ». Oui, vous avez bien lu. En sus, 15 % du panel juge que les pharmacies sont trop éloignées de l’endroit où ils vivent. « C’est pourquoi, les Français se disent dorénavant largement favorables à la vente de médicaments en grandes surfaces », en conclut l’enseigne de la grande distribution. Rappelons, si besoin en était, que E.Leclerc dispose de 300 parapharmacies sur l’ensemble du territoire, chiffre à comparer aux près de 20 000 officines qui composent le maillage pharmaceutique aujourd’hui.
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