« Incroyable ! « 60 millions de consommateurs » a découvert que les médicaments ont des effets secondaires, des précautions d’emploi, des contre-indications et des interactions médicamenteuses ! », se moque Claudine B., pharmacien, sur lequotidiendupharmacien.fr en réponse à l’article publié par la revue grand public, qui critique les médicaments d’automédication dont la plupart seraient inutiles, voire dangereux. Mais la revue « 60 millions de consommateurs » oublie simplement la valeur ajoutée qu’apporte le pharmacien lors de la délivrance.
Les officinaux connaissent les indications et les effets secondaires des molécules renfermées dans les médicaments passés au crible. Ils savent également rappeler que ces médicaments ne doivent pas être pris à long terme, et que chaque délivrance doit faire l’objet d’un conseil associé. « Même pour du paracétamol, on n’omettra pas de rappeler, à chaque fois, la posologie. C’est un travail de tous les jours. », souligne Nicolas Mimoun, pharmacien adjoint à Maule (Yvelines) et formateur à l’UTIP (voir ci-dessous).
Une récente étude universitaire vient d’ailleurs de prouver l’importance de l’intervention du pharmacien : sur 12 160 demandes spontanées d’ibuprofène ou de pseudo-éphédrine, le pharmacien a bloqué la délivrance dans 7 % des cas, en majorité en raison de contre-indications (voir encadré). « Tous les médicaments sont potentiellement dangereux. C’est pour cela qu’il faut un pharmacien pour les conseiller et poser les bonnes questions au patient », commente notre confrère Jean E. sur le site du « Quotidien », en insistant sur l’importance de « la formation continue et permanente ».
Nicolas Mimoun évoque en outre le fait qu’une demande de médicaments d’automédication peut être le point de départ d’une discussion sur une pathologie et les moyens de la prendre en charge. « Par exemple, lorsqu’un patient nous demande du Citrate de bétaïne, on recherchera pour quel symptôme ce médicament est demandé. Parfois on découvre qu’il s’agit en fait d’un problème d’acidité. On pourra alors les orienter vers une spécialité plus adaptée. »
Enfin, le pharmacien n’a pas de pouvoir sur la commercialisation des médicaments. « Si certains médicaments ont un rapport bénéfice/risque défavorable, c’est aux services publics de leur retirer l’AMM. Nous ne pouvons que mettre en garde les patients contre les effets indésirables et rechercher les contre-indications », évoque Dominique S. sur notre site. L’officinal vient en rempart, il permet de faire le tri en fonction des symptômes et du profil du patient. Marie C., patiente, l’a bien compris : « avant toute automédication intempestive, je privilégie les conseils avisés de mon pharmacien habituel, qui connaît les traitements pris, mon profil ou tout au moins peut les regarder sur son ficher. Dans bien des cas, ses conseils ont été très précieux. Peut-être ai-je un très bon pharmacien ? », détaille-t-elle sur notre site. Peut-être est-ce un pharmacien, tout simplement.
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