Les ventes d'antidépresseurs ainsi que les consultations de psychologues sont au plus haut en Russie, alors que la population se voit rattrapée par une guerre qui s'éternise et une crise économique de plus en plus forte.
Avec les mois qui passent, l'« opération spéciale » en Ukraine s'est transformée en guerre. Au sein des foyers russes, ce qui était vu comme une affaire vite expédiée à la télé est devenu une dure réalité après la mobilisation forcée de centaines de milliers d'hommes, ayant précipité la fuite de plus de 700 000 Russes ces derniers mois, pour un total de 4 millions depuis le début de la guerre.
La multiplication des sanctions a également porté un coup dur à l'économie du pays, en pleine récession avec une baisse de son PIB de 4 % au deuxième ainsi qu'au troisième trimestre. Devant cette situation, fin septembre, 69 % des Russes se déclaraient « angoissés », selon l'Institut de sondage FOM, favorable au Kremlin. Un record, sachant qu'ils n'étaient que 35 % à l'être avant la mobilisation, apaisés par la propagande de l'État russe, qui a pendant des mois multiplié des déclarations encourageantes sur le déroulement du conflit.
En conséquence, par rapport aux 9 premiers mois de l'année 2021, les achats d'antidépresseurs et de calmants ont bondi de 70 % et de 56 % respectivement, selon les autorités russes. Au point que certains médicaments seraient déjà en pénurie. L'antidépresseur Zoloft (sertraline) a ainsi déjà disparu des pharmacies, tandis que les Russes ont tenté tant bien que mal de faire des stocks des autres médicaments. Oleg Levine, un neurologue moscovite réputé, affirme avoir vu le nombre de patients prenant des antidépresseurs augmenter d'un quart depuis février.
De son côté, la psychologue Anna Krymskaïa, fondatrice du service de consultations psychologiques en ligne YouTalk, dit avoir observé une hausse du nombre de demandes de rendez-vous 40 % depuis la mobilisation, avec « une augmentation de 50 % du nombre de personnes se plaignant de dépression ».
Les spécialistes s'inquiètent également des effets à long terme de cette guerre, qui perdureront bien après sa fin éventuelle. « Le pays entier sera traumatisé pour longtemps », déclare Amina Nazaralieva, psychologue-sexologue à la clinique privée Mental Health à Moscou, qui s'attend à voir revenir une partie des centaines de milliers de réservistes affligés « immanquablement de troubles de stress post-traumatique et d'alcoolisme ». Une épreuve qui sera difficile à surmonter pour le système de santé Russe, alors que le système de santé Ukrainien tente de tenir tant bien que mal face aux ravages de l'invasion.
Avec l'AFP.
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