Les pharmaciens allemands s'insurgent contre la pression des caisses d'assurance-maladie qui les poussent à délivrer des génériques fabriqués hors de l'Espace économique européen, mettant ainsi en cause la sécurité des médicaments.
Souvent tenus par les caisses d'assurance-maladie de délivrer des génériques totalement ou partiellement fabriqués hors de l’Espace économique européen (EEE, c’est-à-dire l'Union européenne + la Suisse, la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein), les pharmaciens d'outre-Rhin dénoncent les conséquences sur la sécurité pharmaceutique de telles obligations dictées uniquement par des impératifs d’économies. Au cours de leur congrès annuel, qui se tient jusqu’à samedi à Munich, les officinaux allemands ont exigé que les caisses, lorsqu’elles forcent les pharmaciens à délivrer certains génériques à l’issue de procédures d’appel d’offres, choisissent des producteurs installés dans l’EEE, plutôt que des fabricants installés en dehors.
La sécurité des médicaments, après plusieurs scandales qui ont récemment touché le marché allemand, mais aussi la multiplication des ruptures de stock, ont largement dominé les débats de ce congrès annuel. Les pharmaciens réclament aussi que les stocks d’urgence de médicaments soient constitués exclusivement de médicaments allemands ou européens. Lors des débats, plusieurs pharmaciens, universitaires comme officinaux, ont rappelé que les crises actuelles, et notamment celle des résidus découverts dans du valsartan produit en Chine, étaient la conséquence « inévitable et prévisible » des politiques fondées uniquement sur la réduction maximale des coûts.
En France, le syndicat CFE-CGC a récemment proposé la mise en place d’un logo « Made in Europe » sur les boîtes de médicaments, identifiant et valorisant le savoir-faire européen, afin de maintenir le tissu industriel et préserver les emplois.
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