Les règles de prescription des ordonnances d'antalgiques stupéfiants sont-elles bien respectées ? Quels types de molécules, et quelles pathologies sont concernées ? L’enquête « Antalgiques stupéfiants et ordonnances sécurisées » (ASOS) permet d’en savoir un peu plus.
L’enquête ASOS 2021 a été réalisée auprès de 136 officines sur la prescription d’antalgiques stupéfiants. Les ordonnances de 384 patients (âge moyen 64,3 ans, 60 % femmes, 40 % hommes) ont été analysées : 95,8 % d’ordonnances sécurisées et 4,2 % d’ordonnances ordinaires.
Tout d’abord, la question était de savoir si les règles de rédaction des ordonnances étaient bien respectées. Ce qui semble être le cas. « En effet, la posologie de l'antalgique stupéfiant était écrite en toutes lettres dans 92,2 % des cas (et en chiffres dans 7,8 % des cas). Pour les ordonnances sécurisées, le carré de sécurité en bas à droite de l'ordonnance indiquant le nombre de médicaments prescrits, était rempli dans 92,6 % des cas (et pas rempli dans 7,4 % des cas) », détaille le centre d’addictovigilance de Bordeaux, rapporteur de l’enquête. Enfin, « tous types d'ordonnance confondus, l’espace laissé entre la dernière ligne prescrite et la signature était assez étroit dans 68,9 % des cas (et large dans 31,1 %) ». Ces ordonnances émanaient principalement de médecins libéraux (82,9 %), la plupart du temps d’un généraliste (84 % des cas).
Quant aux molécules prescrites, on retrouve en pole position la morphine (35,6 %), devant l’oxycodone (33,9 %) puis le fentanyl (29,6 %). On remarque toutefois quelques variations selon l’indication. Ainsi, si en rhumatologie, la morphine et l’oxycodone sont majoritairement prescrites suivies du fentanyl, ce n'est pas le cas en cancérologie, où l’oxycodone est la plus prescrite, suivie du fentanyl puis de la morphine. Dans les indications neurologiques, c’est l’oxycodone et la morphine qui sont en tête. Dans les autres indications, l’oxycodone est légèrement majoritaire par rapport à la morphine. Par ailleurs, les prescriptions de fentanyl transmuqueux sont peu nombreuses, et concernent surtout la cancérologie, mais il y a toujours une forte proportion de prescriptions hors AMM en traitement préventif dans les soins de plaies. « Un point d’information rappelant les risques et règles de bon usage du fentanyl transmuqueux semble nécessaire », préconise ainsi le Comité « psychotropes, stupéfiants et addictions » de l’ANSM.
Dans 2/3 des cas, un seul antalgique stupéfiant était prescrit et dans 1/3 des cas, deux antalgiques : le plus souvent, l’antalgique stupéfiant est alors utilisé avec le paracétamol (46,7 %) ou la prégabaline (11,4 %).
Quant à savoir si ces traitements sont des renouvellements ou des initiations, on constate que ce sont surtout des renouvellements (67 %), et peu d’initiations (16 %) ou de modifications de traitement (16,6 %).
Enfin, les indications sont celles attendues : douleurs rhumatologiques (33 %), puis cancérologiques (27,7 %) ou neurologiques (14,5 %). Les autres indications étant les douleurs post-opératoires, post-traumatiques, pansements et soins, pathologies diverses.
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