C’est le principal enseignement de l’étude menée par le cabinet IPSOS pour l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour l’automédication responsable (AFIPA) : les médecins sont désormais favorables à l’automédication. Ils estiment que 16 % de leurs consultations pourraient être traitées en automédication, en particulier pour des rhumes, des douleurs liées à un état grippal et des diarrhées passagères.
Ils considèrent que 45 % de leurs patients sont capables de s’automédiquer sans risque. Convaincus de la progression du phénomène d’automédication dans les cinq prochaines années, les médecins généralistes se disent prêts à accompagner leurs patients, en leur expliquant quel médicament sans ordonnance ils peuvent prendre, soit au cours d’une consultation (pour que le patient sache pour la prochaine fois) à 73 %, soit par téléphone à 47 %.
Ils ont en revanche des difficultés à passer totalement la main au pharmacien. Ils jugent que le développement de l’automédication responsable pourrait leur permettre de se recentrer sur des problèmes de santé plus lourds (63 %), désengorger leur cabinet (59 %) et réduire les dépenses de santé (53 %).
De leur côté, les patients sont 91 % à se sentir capables de gérer des problèmes de santé bénins pour eux-mêmes et 73 % pour leurs proches. Leur premier réflexe est alors de chercher dans l’armoire à pharmacie et de demander conseil au pharmacien, avant le recours au médecin et loin devant la recherche d’informations sur Internet.
Ces résultats justifient pleinement aux yeux de l’AFIPA le fait de lancer son « Manifeste pour le développement du selfcare en France ». Selon ses estimations, fondées notamment sur les 16 % de consultations médicales qui pourraient être gérées en automédication, l’économie potentielle pour le système de santé serait d’1,5 milliard d’euros.
« Dans un contexte tendu où les Français ont de plus en plus de mal à obtenir un rendez-vous chez leur généraliste, le selfcare et l’automédication responsable redonnent du sens au parcours de soins en réservant l’intervention du médecin généraliste aux pathologies sérieuses à sévères et celle du pharmacien aux maux du quotidien », souligne Pascal Brossard, président de l’AFIPA. Il espère que cette interpellation directe des décideurs politiques fera entrer le selfcare dans une nouvelle stratégie de santé et dans les programmes électoraux de 2017.
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