« Nous souhaitons la mise à disposition d’une forme de naloxone intranasale non soumise à prescription médicale, pour qu’elle soit disponible en centre spécialisé (CAARUD et CSAPA) et auprès des autres équipes de réduction des risques ou d’urgence, et qu’elle soit inscrite sur la liste des médicaments remboursables pour faciliter l’accès et la délivrance en pharmacie d’officine », ont plaidé plusieurs structures, dont le Fonds addict'aide, la Fédération addiction, l'hôpital Marmottan ou encore l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) à l'occasion de la journée mondiale de prévention des overdoses qui s’est tenue le 31 août.
Rappelons en effet qu’à ce jour, le kit injectable Prenoxad est la seule spécialité à base de naloxone commercialisée en France pour les patients sous antalgiques opioïdes, sous traitement substitutif aux opiacés et pour les usagers de drogue à risque d’overdose. Il est disponible en milieu hospitalier, mais aussi en pharmacie d’officine au prix de 23 euros (remboursé sur ordonnance à 65 %). Non listé, il peut aussi être vendu sans ordonnance.
Quant à l’autre forme - en spray nasal -, elle n’est plus disponible dans l’Hexagone depuis la fin de l’année 2020, faute d’accord entre le laboratoire et les pouvoirs publics sur un prix de remboursement. On espère néanmoins, à la fin de l’année 2021, la mise sur le marché d’un autre kit nasal, Nyxoid, qui devrait être remboursé autour de 30 euros. Mais il ne sera disponible que sur prescription médicale, en pharmacie, en milieu hospitalier et spécialisé.
Une absence non justifiée
Toutefois, pour la revue « Le Flyer », ce n’est pas tant la disponibilité de naloxone en spray qui fait défaut, mais celle de la naloxone tout court.
« La naloxone est un antidote efficace en cas de dépression respiratoire, conséquence d’une overdose, et sauve des vies. À condition que les usagers, leur entourage ou tout témoin potentiel d’une overdose en soit doté, précise la revue. Avec une diffusion de près de 10 000 kits naloxone par an, quelles que soient les disponibilités, on est loin du compte. Trop loin en tout cas pour infléchir de façon significative la courbe des overdoses. » De plus, certains freins viennent entraver la diffusion efficace du kit de naloxone sur le territoire. Notamment, le fait que la forme spray ait été commercialisée de façon restrictive avant de cesser de l’être. Mais aussi, « Le Flyer » pointe « des plaidoyers parfois contre-productifs pour une forme nasale qui est non disponible », tandis que « la forme intramusculaire est disponible et bien acceptée par les usagers à condition qu'on leur propose (le kit IM est diffusé par quasiment tous les CAARUD de France) ».
Des professionnels à sensibiliser
Un autre frein vient du côté des professionnels, chez lesquels il y a encore une sensibilisation à faire. Quelques-uns sous-estiment le risque d’overdose, notamment chez leurs patients sous TSO. Et le réflexe de prescrire un kit de naloxone en cas de prise d’antalgiques opiacés est bien loin d’être systématique. Ainsi, pour le Flyer, « une diffusion large et non conditionnelle des kits disponibles (IM ou nasal, l'idéal étant d'avoir les 2) aux usagers et à leur entourage » serait souhaitable. Tous les professionnels de santé, du médecin généraliste aux personnels des CSAPA et CAARUD, doivent mettre à disposition des usagers à risques et de leur entourage un kit naloxone, même si celui-ci ne devait jamais être utilisé.
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