Le Honduras est tristement connu pour son haut niveau de pauvreté. Pays d’Amérique Centrale ayant la plus forte prévalence du sida, c’est aussi le seul pays au monde où la pilule du lendemain est interdite sous peine de prison. C’est dans ce cadre que des missions humanitaires et sanitaires y sont régulièrement organisées. Mais le 23 février dernier, le site du média canadien « CBC News » relaye l’information selon laquelle une association québécoise envoie chaque année une douzaine d’homéopathes au Honduras grâce au soutien financier du ministère canadien Global Affairs (Affaires mondiales).
Des médecins se sont immédiatement émus. D’une part, ils s’étonnent que des fonds publics soient consacrés à une « pseudo-médecine » qui n’a jamais fait ses preuves. D’autre part, ils s’inquiètent des conséquences sanitaires et psychologiques dans les populations concernées. Le Dr Zain Chagla, infectiologue, se penche notamment sur le problème de la maladie de Chagas « qui tue des enfants et laisse de lourdes séquelles aux adultes » pour laquelle il n’est pas question de remplacer les médicaments autorisés par « de l’eau diluée ». Selon CBC News, le programme mis en place par Terre sans frontières permet non seulement à une douzaine d’homéopathes volontaires de se rendre au Honduras, mais aussi de former des Honduriens à l’homéopathie afin de « prévenir les épidémies » et d’ouvrir sept dispensaires fournissant des produits homéopathiques.
Politique d’aide internationale
Des informations qui restent en travers de la gorge du médecin urgentiste montréalais Marie-Renée B-Lajoie qui s’est déjà rendue à cinq reprises au Honduras dans le cadre de missions sanitaires. Tout comme son confrère pédiatre de Vancouver, le Dr Srinivas Murthy, elle affirme que « l’homéopathie ne traite rien du tout ». Lui s’inquiète des conséquences de ce soutien canadien. L’homme a quelques missions humanitaires à son actif et se souvient encore des soupçons des populations qu’il souhaitait aider en Afrique de l’Ouest en pleine épidémie d’Ebola. C’est aussi le cas du Dr Benjamin Klein, pédiatre et membre de l’Initiative Canada-Honduras pour la santé des enfants, une association qui ne bénéficie pas du soutien du ministère canadien Global Affairs.
Sollicité sur le sujet, le ministère canadien Global Affairs a d’abord indiqué que le projet de Terre sans frontières au Honduras était le seul s’appuyant sur l’homéopathie parmi tous ceux qui font partie du programme de coopération volontaire 2015-2020. Mais face aux prises de paroles de médecins et universitaires canadiens qui se sont multipliées ces derniers jours, largement cités dans les médias, le gouvernement fédéral canadien a annoncé le 6 mars qu’il ne renouvellerait pas le financement du projet de Terre sans frontières au Honduras. Selon un article de « La Presse Canadienne » du 7 mars, un porte-parole de la ministre du Développement international a déclaré que « les projets homéopathiques ne relevaient plus des priorités de la politique d’aide internationale du gouvernement fédéral ».
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