LE GROUPE E.LECLERC a mis en ligne sur son site EcoSocioConso un dossier sur les Français et le médicament. Un travail didactique, enrichi d’infographies et d’interviews (de Denis Jacquat, député UMP de Moselle, de Virginie Gimbert, Centre d’analyse stratégique…), qui pose clairement la question : « peut-on mieux se soigner sans alourdir le budget des ménages tout en réduisant les déficits de la Sécurité Sociale ? » Mais qui, au final, considère que la meilleure solution reste d’ouvrir le monopole officinal sur les médicaments OTC afin d’en autoriser la vente en grande surface, avec la présence d’un pharmacien pour assurer la sécurité et le conseil sur le médicament. Une thèse que l’on a déjà entendue dans la bouche d’Édouard Leclerc à différentes reprises.
Toutefois, le dossier présenté sur le site EcoSocioConso permettra au consommateur d’y voir un peu plus clair sur trois points majeurs concernant leur consommation de médicaments. À savoir :
- Qu’en est-il de la surconsommation de médicaments en France (dans le chapitre « Les Français sont ils accros aux médicaments ? »)
- Comment se structure le prix du médicament que nous achetons en pharmacie (chapitre : « Quel coût pour le médicament ? »), qui décortique les prix des médicaments remboursables et non remboursables, en détaillant les marges du grossiste, du pharmacien et le taux de TVA respectifs.
- Quels sont les moyens dont nous disposons-nous pour réduire le court du médicament : le développement des génériques, de l’automédication et, enfin, l’ouverture du monopole pharmaceutique sur les médicaments vendus sans ordonnance (dans la partie « Moins dépenser et en meilleure santé, est ce possible ? »)
Le monopole pharmaceutique.
C’est évidemment cette dernière partie qui fâche. En effet, après avoir parlé des génériques et de l’automédication, on y aborde le point épineux de la fin du monopole, en replaçant le débat dans son actualité, avec l’avis de l’Autorité de la concurrence en décembre 2013, et le rapport de l’Inspection générale des finances sur les professions réglementées qui préconisent l’ouverture du monopole pharmaceutique sur les médicaments OTC… Le dossier précise que « le monopole de distribution français commence à faire figure d’exception dans le paysage européen », qu’il « ne reste plus guère que la Belgique et l’Espagne aux côtés de la France », un peu comme si les pharmaciens ne pouvaient, au final, que perdre cette bataille. Avec quelques notes d’optimisme toutefois pour la profession, qui tiennent en une phrase : le dossier rappelle que Marisol Touraine avait contesté l’avis de l’Autorité de la concurrence par un communiqué réaffirmant son « attachement au monopole officinal sur les médicaments ».
L’article aborde ensuite l’exemple de l’Italie, « qui a choisi en 2006 de libéraliser la distribution des médicaments d’automédication », qui sont ainsi vendus « en pharmacie, parapharmacie ou dans un espace dédié d’une grande surface », mais avec toujours la présence d’un pharmacien diplômé. Une étude reprise par l’Autorité de la concurrence est alors citée, montrant que cette libéralisation à l’italienne « a eu des répercussions favorables sur les prix sans pour autant remettre en cause la pérennité économique des pharmacies ».
Deux points de vue, une solution.
Ensuite, l’article conclut que « deux points de vue s’opposent. Pour les tenants de la libéralisation, la fin du monopole permettra de favoriser l’accès aux médicaments et de rendre du pouvoir d’achat au Français, un des chevaux de bataille du gouvernement. Selon l’UFC-Que choisir, elle permettrait des baisses de 11 à 16 %, avec une économie pour les patients de 270 millions d’euros par an ». À l’opposé, pour ses adversaires, ce mode distribution hors officine est dangereux pour la santé de nos concitoyens. Il « signifiera également la mort des petites pharmacies, particulièrement en milieu rural, et rendra donc au contraire l’accès au médicament plus difficile ».
Après avoir exposé ces deux visions, la meilleure solution qui semble se dessiner, dans ce dossier, est que « le rôle conseil assuré par le pharmacien est essentiel », comme l’indique Denis Jacquat, et que « les grandes surfaces sont prêtes à accueillir des pharmaciens ». Il est également indiqué que la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a été sollicitée afin de lui « permettre de présenter ses arguments en faveur de la dépense du monopole de distribution pharmaceutique », mais qu’elle « n’a pas donné suite ». L’article renvoie à l’argumentaire que la FSPF a fait à l’Autorité de la concurrence et à l’Inspection générale des finances. Puis donne les liens qui permettent de connaître la position d’E.Leclerc sur ce sujet. La boucle est bouclée.
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