Si les résultats sont proches d’une année sur l’autre, c’est sans doute parce que Cyclamed ne relâche pas sa communication ciblée et grand public. Pour la première fois, l’éco-organisme a investi 70 % des stations de métro et de RER franciliens pour sensibiliser les habitants d’Ile-de-France, où le tri des médicaments non utilisés (MNU) affiche des taux moins élevés qu’ailleurs alors que le « réseau officinal y est exceptionnel par sa densité et son implication ». Cette campagne menée en février dernier sera renouvelée en juillet, août et octobre. La communication digitale se poursuit sur le nouveau site Cyclamed et les réseaux sociaux, tout comme le sponsoring à la télévision (avec un focus sur les chaînes d’Outre-mer) par la diffusion d’un spot de 6 à 8 secondes en quatre vagues. Les prochaines se dérouleront en août et en octobre.
Résultats de ces investissements constants, le baromètre BVA de mars 2019 sur plus de 1 000 Français de plus de 18 ans révèle que 78 % de la population déclare rapporter ses MNU à son pharmacien et 56 % le fait de manière systématique. Un geste ancré, en particulier chez les femmes (85 %) et les retraités (85 %). Communiquant depuis deux ans sur l’importance de séparer l’emballage et la notice (à jeter avec le tri sélectif) des MNU (à rapporter en pharmacie), Cyclamed se réjouit de voir que 40 % des Français adhèrent à l'idée, tandis que 46 % de ceux qui ne le font pas encore se disent prêts à passer le pas. Rappelant que la filière Cyclamed concerne exclusivement les médicaments à usage humain, l’éco-organisme est satisfait de constater que 9 Français sur 10 ont compris ce principe et font la distinction avec d’autres produits de santé, bien que cela ne soit pas toujours simple. « En particulier pour les médicaments qui changent de statut, comme dernièrement Dexeryl qui a pris le statut de dispositif médical », note Thierry Moreau-Defarges, président de Cyclamed.
Rationalisation
« Chez ceux qui ne déposent pas leurs MNU en pharmacie, 92 % sont prêts à le faire après qu’on leur a parlé de Cyclamed. Chez ceux qui le font déjà, 100 % continueront », se félicite Tamara Gosset, directrice de Cyclamed. Néanmoins, 5 % des Français interrogés indiquent avoir essuyé le refus d’un pharmacien lorsqu’ils ont rapporté leurs MNU. Un chiffre stable d’une année sur l’autre dans ce baromètre et qui ne donne pas les circonstances de ces rejets. En revanche, les signalements enregistrés par Cyclamed sont en baisse et liés le plus souvent à des comportements inappropriés.
Au total, 10 827 tonnes de MNU ont été collectées en 2018 sur un gisement estimé à 17 600 tonnes, soit une performance stable de 62 %. Un peu moins de 4 tonnes de produits rapportés en pharmacie n’étaient pas des médicaments. « Nous sommes dans un contexte de rationalisation avec une meilleure observance et utilisation des médicaments, moins de prescriptions et donc de délivrances, il y a donc moins de gâchis », souligne le président de Cyclamed. L’éco-organisme, dont l’agrément de 6 ans arrivera à terme en 2021, réfléchit à un élargissement de ses activités. Il devra prendre en compte que le financement repose actuellement sur les seules entreprises du médicament et que la collecte obligatoire par les pharmacies se justifie parce qu’il s’agit des produits du monopole officinal.
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