Preuve à l’appui concernant sept médicaments, les pharmaciens belges affirment que l’assurance-maladie pourrait débourser jusqu’à dix fois moins pour les médicaments s’ils étaient fabriqués à l'officine par les pharmaciens.
Afinitor, Revatio, Litak, Cayston, Cystadane, Tepadina, Gliolan : pour ces sept produits de la pharmacie, l’assurance-maladie belge dépense en moyenne chaque année près de 119 millions d’euros.
Si ces médicaments étaient préparés en officine, il ne lui en coûterait que 9,4 millions d'euros. Ce calcul a été effectué au cours d’une étude réalisée par l’Association des pharmaciens belge (APB), la caisse d’assurance-maladie, Mutuelle chrétienne et le quotidien « Het Laatste Nieuws », avec le soutien de la société pharmacompass.com.
Les différences de prix sont particulièrement vertigineuses avec le Gliolan, pour lequel l’assurance-maladie débourse 3,9 millions d’euros par an, alors que les pharmaciens ne factureraient, pour le même volume, que 30 000 euros, soit 30 fois moins. De même, l’Afinitor serait facturé 2,6 millions d’euros par l’officine, soit 32 fois moins que par l’industrie pharmaceutique. La préparation du Revatio à l’officine permettrait de diviser le montant des remboursements par quatre. Dans le cas du Clayston, ce rapport est de 1 à 10.
Ce ne sont là que quelques exemples, mais Lieven Zwaenepoel, porte-parole de l’APB, affirme même que dans le cas de certaines maladies rares, la préparation des médicaments à l’officine permettrait de diviser les coûts par 10, voire par 100.
Ces calculs théoriques, validés par des experts, n’en sont pas moins contestés par Pfizer qui rétorque que dans le cas du Revatio, le gain réalisé par la préparation magistrale ne serait que de 75 % et non de 400 % ! « Sans compter que la qualité n’est pas comparable », précise une responsable du laboratoire, citée par le « Het Laatste Nieuws » qui indique investir, par ailleurs, dans un programme de recherche clinique sur le Revatio.
Les pharmaciens belges ne veulent cependant pas en démordre. Le retour de la préparation magistrale représenterait, selon eux, des économies substantielles pour les comptes de l’assurance-maladie. Reste un obstacle, et de taille, l'accès direct des officines aux matières premières, pour lequel les pharmaciens belges demandent l'intervention du gouvernement.
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