LES ANTIBIOTIQUES, la non-observance, l’automédication, la consommation excessive, les génériques. Autant de sujets que les pharmaciens connaissent bien. Mais qu’en est-il du grand public ? « Quelqu’un dans la salle peut-il expliquer comment fonctionne un antibiotique ? » demande Jean-Louis Le Corvoisier, l’animateur du débat public. Une seule main se lève timidement et une jeune femme se lance. Pour les autres, la différence entre bactéries et virus ne va pas de soi… Sur la question des antibiotiques, comme sur les autres sujets, une réclamation revient systématiquement dans le public : être davantage informés. « Je manque d’informations sur la nécessité des antibiotiques ou la capacité de l’organisme à se défendre, témoigne une patiente. Je trouve que nous ne recevons pas suffisamment d’explications au moment de la consultation chez le médecin, car la visite est trop courte. » Outre le manque de temps, d’autres patients pointent le manque d’empathie des professionnels de santé et réclament davantage de respect mutuel.
Entre chaque débat, des saynètes sont jouées par la compagnie du Théâtre des Bords de Saône. Sur un ton humoristique, les comédiens abordent des sujets courants en officine ou dans les cabinets médicaux : la grand-mère qui donne à sa petite-fille ses antibiotiques pour sa cystite alors que l’enfant a seulement des douleurs dues aux règles, la patiente qui réclame au comptoir une liste de courses de médicaments homéopathiques ou à base de plantes, ou encore le patient qui préfère boire un coup au bar plutôt que d’aller chercher son traitement à la pharmacie. Des sketches amusants mais aussi criants de vérité, qui ont parfois permis au public de mieux retenir certains concepts qu’avec les explications des professionnels de santé.
Promouvoir la démocratie sanitaire.
Pour Bernadette Devictor, présidente de la Conférence régionale de la santé et l’autonomie Rhône-Alpes, ce genre de débat est très important pour promouvoir la démocratie en santé. « L’objectif est que les patients prennent part aux décisions en santé, explique-t-elle. Nous voulons développer le bon usage du système de santé. En France on a tendance à considérer que santé = soin = médicament. Les Néerlandais ressortent d’une consultation médicale seulement 6 fois sur 10 avec une prescription de médicaments contre 1 fois sur 10 en France. Or la iatrogénie médicamenteuse est responsable d’au moins 8 000 décès par an, contre 3 000 morts sur la route. Ce serait bien que ce débat public nous aide à une mobilisation réelle autour de cette problématique. »
Les conclusions du débat et les pistes d’amélioration proposées par le public seront reprises sur le site Internet du plan régional de santé Rhône-Alpes : www.prs-rhonealpes.fr.
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