L’AUTOMÉDICATION semble s’imposer auprès des Français. C’est en substance l’un des enseignements du dernier baromètre IFOP-PHR présenté lors du congrès de PHR à Bordeaux. Réalisée courant septembre, auprès de 1 001 personnes âgées de 18 ans et plus, représentatives de la population française, cette enquête a révélé que 89 % des Français ont déclaré avoir acheté au moins une fois un produit OTC depuis 2013 avec une tendance plus nette pour les femmes (60 %) et les actifs (61 %) à indiquer en acheter souvent ou de temps en temps sans consultation préalable.
Bien qu’une personne sur dix affirme même le faire souvent, des freins importants semblent toutefois subsister auprès des personnes âgées de 65 ans et plus. « Avec seulement 38 % d’entre elles déclarant ainsi acheter régulièrement des produits OTC, cette tranche d’âge apparaît clairement comme très réfractaire à cette pratique », a expliqué le directeur général de l’IFOP, Frédéric Dabi. Une pratique qui consacre néanmoins le rôle de conseil du pharmacien, puisque 52 % des Français interrogés répondent avoir acheté un produit d’automédication après avoir été conseillés par leur pharmacien. Mieux ! Ce rôle de prescripteur progresserait même de deux points par rapport à 2013. Mais là aussi, il convient de distinguer les femmes qui sont 57 % à répondre recourir fréquemment aux conseils de leur pharmacien (48 % des hommes), les jeunes de moins de 35 ans (59 %) et les catégories socioprofessionnelles les plus modestes qui se déclarent à 60 % prêts à recourir aux conseils du pharmacien, alors qu’ils ne sont que 52 % dans les catégories les plus aisées. Sans oublier les personnes non dotées de complémentaires santé (63 %) et les aidants (57 %).
Des résultats d’autant plus intéressants que les Français ne semblent pas avoir décidé de fuir les cabinets médicaux. Au contraire ! Ils consulteraient ainsi « en moyenne un généraliste une fois tous les trois mois pour leur propre compte et une fois tous les quatre mois pour un de leurs proches ». Avec une tendance à consulter plus fréquemment pour les femmes (4,4 fois par an) et lorsque l’on vieillit, puisque le taux passe de 3,4 fois par an pour les personnes âgées de 18 ans à 24 ans à 4,2 fois par an pour les plus de 65 ans.
Quant aux spécialistes, ils sont consultés en moyenne tous les six mois mais plus fréquemment par les femmes et les habitants de la région parisienne. Les dépenses déconnectées d’une ordonnance n’en progressent pas moins de deux points par rapport à l’année dernière, tout en restant peu importantes puisqu’elles ne concernent que 10 % de la population.
Une meilleure perception des génériques.
Cette progression du poids du conseil pharmaceutique pourrait fort bien trouver sa source dans le succès des médicaments génériques, qui bénéficieraient d’une perception plus favorable de la part des Français, en particulier pour leur avantage économique. Une perception positive particulièrement criante chez les cadres (60 %) et les professions libérales et qui tendrait à augmenter avec l’âge.
Ce succès, les médicaments génériques le doivent bien évidemment à la mesure tiers payant contre générique (TPCG) puisque « deux ans après son entrée en vigueur, elle semble avoir clairement modifié les pratiques des Français ». Seulement un Français sur cinq (19 %) n’aurait pu ainsi bénéficier du tiers payant en cas de refus d’un médicament générique. Cette mesure liant les pharmaciens à l’assurance-maladie ne continue pas moins de diviser les Français qui ne sont que 18 % à totalement l’approuver. Les 18/24 ans ne seraient ainsi que 37 % à y adhérer et le taux d’adhésion des habitants des communes rurales ne dépasserait guère les 42 %.
Un tiers payant dont les Français semblent très largement souhaiter la généralisation aux consultations médicales, qu’elles aient lieu chez un généraliste ou un spécialiste. Quelque 85 % déclarent la soutenir et 52 % la soutiendraient même « tout à fait ». Une évolution qui se heurte encore aux réticences des syndicats médicaux, très fortement mobilisés contre le projet de loi de Marisol Touraine censé officialiser cette mesure.
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