La commissaire européenne à la santé, Stella Kyriakides, et le ministre belge de la santé Frank Vandenbroucke, président en exercice du Conseil des ministres de la santé européens dans le cadre de l’actuelle présidence belge de l’UE, ont présenté l’Alliance la semaine dernière à Bruxelles. Elle est destinée à fonctionner pendant 5 ans, et réunit 200 organismes, structures et industries concernés par les ruptures de stock. Elle sera gérée par un comité directeur d’une vingtaine de membres, dont le Groupement Pharmaceutique de l’UE, qui représente les officinaux. Comme l’a rappelé Frank Vandenbroucke, leur participation active est d’autant plus importante et justifiée qu’ils effectuent parfois « dix heures supplémentaires par semaine rien que pour faire face aux pénuries ».
Ces dernières années, a-t-il poursuivi, l’Union a déjà renforcé la solidarité entre les États membres en facilitant les échanges de médicaments et les transferts de stocks des pays « excédentaires » vers ceux le plus confrontés aux pénuries, que celles-ci soient chroniques ou ponctuelles, par exemple en raison d’une épidémie locale. La liste des 250 médicaments « critiques », dont une première version vient d’être arrêtée, permettra de mieux se concentrer sur les produits prioritaires.
D’ici fin 2024, l’Alliance publiera des expertises pour identifier les faiblesses dans l’ensemble des chaînes d’approvisionnement et déterminer les mesures à mettre en œuvre, y compris en allégeant les contraintes administratives. Mais les deux axes majeurs de son action porteront sur la diversification des sources d’approvisionnement, en particulier pour réduire la dépendance de l’Europe à la Chine et l’Inde, et sur l’encouragement de la production industrielle en Europe. L’Alliance proposera des lois dans ce sens, sans disposer elle-même de pouvoir législatif. La nouvelle structure travaillera, à Bruxelles, au sein de l’Agence européenne pour les réponses aux situations sanitaires d’urgence, HERA, créée en pleine pandémie de Covid 19. Elle avait notamment permis aux États d’acheter en commun de grandes quantités de vaccins et de médicaments. La formule des achats groupés pourrait d’ailleurs se renouveler pour les médicaments le plus souvent manquants. Selon la Commission et la présidence du Conseil, la lutte contre les pénuries constitue une « mission par excellence » de l’Union, car les États isolés ne disposent pas des moyens pour y remédier efficacement. En outre, d’autres mesures législatives et financières inscrites dans l’actuelle mise à jour de la politique européenne du médicament détendront aussi la situation sur le front des pénuries, estiment les responsables de l’Union.
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