Gastroentérites du nourrisson

La vaccination contre les rotavirus redevient recommandée

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Publié le 13/07/2022

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Crédit photo : Phanie

La Haute Autorité de santé (HAS) recommande maintenant de vacciner les nourrissons de 6 semaines à 6 mois contre les infections à rotavirus. Il reste cependant plusieurs étapes (notamment la fixation du prix et l'inscription au remboursement des vaccins) avant que cette recommandation soit effective.

Introduite en France dans le calendrier vaccinal en 2013, la vaccination contre les rotavirus a été suspendue en 2015 après la survenue d’effets indésirables graves, notamment des invaginations intestinales aiguës.

Mais le 12 juillet 2022, cette vaccination a été réhabilitée par la Haute Autorité de santé, qui recommande maintenant de vacciner « tous les nourrissons âgés de 6 semaines à 6 mois, selon un schéma à deux doses (à 2 et 3 mois de vie) pour le vaccin monovalent (Rotarix) et à trois doses (à 2, 3 et 4 mois de vie) pour le vaccin pentavalent (RotaTeq) ». Le strict respect de ce calendrier vaccinal est primordial afin de pouvoir compléter le schéma vaccinal avant l’âge limite (6 mois pour Rotarix et 8 mois pour RotaTeq). Les vaccins sont administrés par voie orale et peuvent être coadministrés avec les autres vaccins du calendrier vaccinal du nourrisson. Il est recommandé de réaliser le schéma vaccinal complet avec le même vaccin.

Par ailleurs, la Commission de la transparence de la HAS propose une prise en charge de ces vaccins par l’assurance-maladie. Les prochaines étapes (fixation du prix et inscription des vaccins sur la liste des spécialités remboursées pour cette population) permettront la mise en œuvre effective de la recommandation.

Pourquoi ce revirement ? Alors que ces vaccins sont utilisés dans 127 pays dans le monde, dont 28 pays européens, avec un recul de parfois plus de 10 ans, l’autorité sanitaire a pu s’appuyer sur de solides données. Des données en vie réelle qui « confirment la très bonne efficacité des deux vaccins, a constaté la HAS. Ils permettent de prévenir ces gastro-entérites, mais aussi leurs formes graves ». Ainsi, dans les pays ayant atteint une couverture vaccinale supérieure à 80 % chez les nourrissons, la réduction des hospitalisations pour gastro-entérites à rotavirus est importante, variant de 65 à 84 %.

Concernant les données de sécurité, aucun nouveau signal n’a été mis en évidence depuis 2014 au niveau mondial. Le surrisque d’invagination intestinale aiguë (IIA) est estimé jusqu’à 6 cas supplémentaires pour 100 000 enfants dans les 7 jours suivant la vaccination. Selon les études, il semble même exister une légère diminution de l’incidence des IIA, mais avec une augmentation modérée et temporaire du risque d’IIA dans les 7 premiers jours suivant la première dose de vaccin. L’introduction du vaccin rotavirus semble donc déplacer l’âge des IIA vers des enfants plus jeunes, sans toutefois augmenter l’incidence globale des IIA.

Et, lorsqu’elle est prise en charge à temps, l’invagination intestinale se traite facilement et est sans gravité. « Le recours à l’échographie permet un diagnostic précoce des IIA, ainsi qu’une intervention rapide », indique l’autorité sanitaire, qui recommande d’informer systématiquement les parents sur ce risque. Cette information doit faire expressément mention des signes cliniques d’IIA chez le nourrisson (accès de pleurs, refus de s’alimenter ou de boire, vomissements, pâleur, hypotonie, présence de sang dans les selles) et doit inciter les parents de ces enfants à consulter sans délai, la gravité étant souvent le fait d’une prise en charge tardive. La HAS recommande enfin que soient développés des supports d’information adaptés aux différents professionnels de santé, dont les pharmaciens, qui doivent être sensibilisés à la survenue des symptômes d’IAA dans cette tranche d’âge, tout particulièrement dans les sept jours après la première dose.