La consommation d’antidépresseurs a quadruplé en Russie depuis que le pays a envahi l’Ukraine. Par ailleurs, des ruptures de certaines spécialités sont à craindre en raison du surstockage effectué par des patients inquiets.
La guerre livrée par la Russie à l’Ukraine depuis le 24 février suscite un déferlement de patients dans les pharmacies du pays. L’achat d’antidépresseurs en est la première cause. Alors qu’entre le 28 février et le 6 mars, les ventes de médicaments en pharmacie ont augmenté dans leur globalité de 50,3 % en unités et de 123,9 % en valeur, les Russes ont acheté quatre fois plus d’antidépresseurs qu’un an auparavant. Soit près de 578 000 boîtes pour un chiffre d’affaires de 525,6 millions de roubles (4,85 millions d’euros), comme le relate le quotidien russe « Kommersant ».
Les ventes de Seroplex (escitalopram) ont ainsi atteint en une semaine 121,3 millions de roubles (1,12 million d’euros), de Brintellix (vortioxétine) s’est écoulé pour 43,3 millions de roubles (0,4 million d’euros) tandis que Floxyfral (fluvoxamine) s’est vendu pour 50,9 millions de roubles (0,47 million d’euros). Parmi les produits en vente libre, « Kommersant » relève durant la première semaine de mars un chiffre d’affaires multiplié par deux pour les somnifères et en hausse de 80,8 % pour les anxiolytiques. Le somnifère le plus populaire en Russie est le Novo-Passit (gaïfénésine) du Laboratoire Teva, qui capte 18,3 % de parts de marché. Parmi les anxiolytiques, la pole position est détenue par l’Afobazol (fabomotizole), anxiolytique russe lancé dans les années 2000, qui détient 70,9 % de parts de marché.
Selon Vyacheslav Filashikhin, médecin chef d’un service de psychiatrie et neurologie cité par le quotidien économique : « Fin février et début mars, des événements traumatisants se sont produits et ont affecté la santé mentale de la population. Le nombre d'états limites a augmenté : anxieux, anxieux-dépressifs, asthéniques. Le nombre de plaintes concernant l'anxiété, l'état anxiodépressif a augmenté. » Il ajoute que « de nombreux patients disent avoir acheté des médicaments presque un an à l'avance par crainte de leur hausse de prix ou de leur disparition ». Cette augmentation subite de la demande a déjà provoqué des ruptures de stock. Ainsi, à Moscou et ses environs, l'escitalopram n’est plus disponible que dans 23 pharmacies sur 344, selon « Kommersant ».
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