En 2013, 48 % des utilisateurs de benzodiazépines présentaient un facteur de risque d’effet indésirable au moment de la prescription, selon une étude réalisée par une équipe INSERM*, qui a étudié les données de la Sécurité sociale en s’intéressant aux personnes ayant eu au moins un remboursement de benzodiazépines durant l’année 2013.
Dans le détail, l’étude montre que 40 % des utilisateurs de benzodiazépines présentaient un risque d’interaction médicamenteuse, le plus souvent avec un opiacé à visée antalgique (16 %) ou antitussive (7 %). Ensuite, 11 % des utilisateurs avaient des problèmes respiratoires (asthme, broncho-pneumopathie chronique obstructive, insuffisance respiratoire), qui sont à éviter avec la prise de benzodiazépines, étant donné que ces molécules peuvent conduire à une détresse respiratoire. Enfin, 7 % des utilisateurs avaient des comorbidités augmentant le risque de chutes et de fractures (risque déjà augmenté par la prise de benzodiazépines). Pour Anne Bénard co-auteur de ce travail, « ces chiffres sont inquiétants étant donné le nombre important de sujets traités par benzodiazépines (13,8 % en 2013) », un taux qui atteint 40 % chez les femmes de plus de 80 ans, chez lesquelles le risque d’effets indésirables de ces médicaments est majoré. « Les interactions médicamenteuses potentielles, situation la plus fréquente rencontrée, figurent pourtant dans les notices d’utilisation et devraient donc être limitées aux cas ou d’autres alternatives n’existent pas », poursuit-elle.
Pourquoi tant de prescriptions ?
Se pose alors la question de la justification de toutes ces prescriptions de benzodiazépines : « Sur ce point, nos données ne permettent pas de répondre, l’indication exacte du traitement n’étant pas connue. Mais de précédents travaux ont déjà mis en évidence un mésusage de ces médicaments et des durées d’utilisation bien trop longues », rappelle la chercheuse. Pourtant, il existe des alternatives thérapeutiques : « les antidépresseurs de type inhibiteurs de la recapture de la sérotonine sont actuellement recommandés en première intention dans le traitement des troubles anxieux. Les benzodiazépines devraient être réservées au traitement symptomatique des manifestations anxieuses. Par ailleurs, leur place dans le traitement des troubles sévères du sommeil est questionnée, comme l’a récemment rappelé la Haute Autorité de santé », conclut-elle.
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