L’AVENIR ne s’annonce pas radieux pour la substitution générique. Les pharmaciens ne sont que 15 % à penser que leur taux de substitution augmentera d’ici à 2017. Et ce dans un périmètre de + 1 à 3 points. Un quart des titulaires en revanche, sont persuadés qu’il n’évoluera pas. Ces pronostics, émanant d’une enquête « Les Échos Études » auprès de près de 400 titulaires*, démontrent que les pharmaciens se projettent difficilement dans l’évolution du générique.
Freiné par le discrédit.
« Cela ne tient pas tant aux difficultés qu’ils éprouvent à substituer - 74 % déclarent que la gravité d’une pathologie ne modifie en rien leur habitude de substitution - qu’aux freins ressentis dans le développement du générique en France », note Hélène Charrondière, directrice du pôle Pharmacie-Santé des Échos Études. Parmi les freins, le principal responsable est, pour 88 % des pharmaciens, la fameuse mention NS (non substituable) sur les ordonnances, dont mésusent les prescripteurs. Selon l’étude, 68 % des pharmaciens estiment que les mentions NS ont augmenté dans leur officine au cours des deux dernières années et 61 % d’entre eux constatent que leurs patients sont devenus plus réticents à accepter la substitution générique. Dans 24 % des cas, ils pensent qu’ils y sont incités par le médecin. Une attitude corroborée par le taux de prescription en DCI qui ne dépasse pas le seuil des 15 % chez les généralistes (7,5 % chez les spécialistes) et qui n’a évolué que de 2,5 points entre 2010 et 2014, comme le souligne l’étude.
Deuxième coupable identifié par la profession : la presse grand public qui, selon 69 % des pharmaciens, jette régulièrement le doute sur la qualité et l’efficacité des médicaments génériques.
Agir sur la prescription.
Aussi, pour 49 % des titulaires, l’avenir du générique est aux mains des pouvoirs publics. Il dépendra des mesures prises et de leur faculté à agir favorablement sur ce marché. « Il apparaît cependant clairement que les pharmaciens ne conditionnent pas cette croissance à des incitations financières », remarque Hélène Charrondière. En effet, le relèvement du plafond des remises commerciales sur les génériques, de 17 à 40 %, joue paradoxalement un rôle mineur parmi les leviers de croissance. À 58 %, les titulaires déclarent qu’il ne modifiera pas leur politique d’achat. D’ailleurs, 39 % estiment ce taux correct, quand 38 % le jugent trop bas et l’auraient souhaité à environ 50 % du PFHT.
Pour la majorité des pharmaciens, le principal levier de correction, sinon de croissance, du générique, reste une action sur la prescription. Pour 23 % d’entre eux, la première mesure à prendre serait d’interdire la mention NS sur les ordonnances. Peu conciliants envers les prescripteurs, 82 % des pharmaciens se déclarent même favorables à la pénalisation des médecins qui abusent de la mention « NS ».
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