Le centre hospitalier de Douai, dans le Nord, a signé mi-février une convention avec le Laboratoire Boiron. Un partenariat qui ne fait pas l'unanimité, alors que l'homéopathie sera totalement déremboursée le 1er janvier 2021.
Officialisée par un communiqué de l'hôpital de Douai, l'information n'est pas passée inaperçue et a notamment été relayée sur Twitter. Le document précise, entre autres, que l'homéopathie sera proposée aux patients comme « alternative aux traitements conventionnels ». Alors que la Haute Autorité de santé (HAS) a récemment rappelé que les traitements homéopathiques « n'avaient pas démontré une efficacité suffisante », l'initiative prise par le centre hospitalier de Douai, qui a rapidement retiré le communiqué de son site, pose question. Contacté par le service CheckNews du journal « Libération », l'hôpital s'est refusé à tout commentaire pour ne pas « alimenter la polémique ». Sollicité à son tour, Boiron va confirmer l'existence de ce partenariat, justifié selon le laboratoire par une « demande des professionnels de santé hospitaliers et des patients ». Cet accord permettrait notamment « l'organisation de réunions d'experts sur l'approche physiologique de l'accouchement et les possibilités de l'homéopathie dans le domaine de la gynécologique obstétrique », précise Boiron.
Comme l'indique l'article de CheckNews, le centre hospitalier de Douai est loin d'être le seul à avoir noué ce type de partenariat avec le laboratoire lyonnais. Des cliniques qui ont signé des conventions similaires proposent ainsi « des consultations d'homéopathie pour leurs patients traités pour un cancer ». Comme le stipule le code de la santé publique, « les établissements publics de santé, dotés de l'autonomie administrative et financière, sont libres de passer les conventions qu'ils jugent nécessaires à leur bon fonctionnement ». Une liberté qui explique pourquoi les agences régionales de santé (ARS) n'ont pas leur mot à dire sur ce type de partenariats. Dans le cas du centre hospitalier de Douai, l'ARS des Hauts-de-France a ainsi dû se contenter de « demander des explications » en précisant que l'accord « ne lui paraissait pas opportun ».
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