Alors que des médecins et des associations de patients y voient une loi démagogique créatrice de faux espoirs, le Congrès américain a approuvé hier une loi permettant aux malades en phase terminale d'accéder à des traitements expérimentaux. « The Right to Try », ou droit d'essayer, a déjà fait l'objet de lois nationales dans 40 États américains.
Le Colorado a été le premier État à voter une loi « Right to Try » en mai 2014. En avril 2018, 39 États américains ont suivi son exemple. L'objectif ? Permettre aux patients en fin de vie sans issue thérapeutique d'accéder à des traitements expérimentaux qui ont au moins passé la phase I des essais cliniques. Un texte dont le président américain Donald Trump s'est récemment emparé dans l'espoir qu'il devienne une loi applicable dans les 50 États américains. Après un échec le 14 mars dernier devant la Chambre des représentants, le projet a été présenté une nouvelle fois sept jours plus tard et a remporté suffisamment de votes pour être envoyé aux sénateurs. Résultat : hier, le Congrès américain a approuvé la loi et le président Trump a promis une promulgation rapide.
Avant cette loi, les médecins pouvaient déjà demander aux compagnies pharmaceutiques de fournir un médicament expérimental à leur patient de façon dérogatoire, l'Agence du médicament américaine (FDA) approuvait ensuite la demande dans plus de 99 % des cas, ce qui permet chaque année à environ 1000 Américains de bénéficier de traitements expérimentaux. Avec cette nouvelle loi, la FDA n'aura plus à donner son autorisation, elle sera simplement informée.
Plusieurs spécialistes de bioéthique, comme Arthur Caplan ou Jonathan Darrow, ont déjà souligné que cette loi changerait peu de choses à la situation actuelle puisqu'elle n'impose ni prescription médicale, ni prise en charge par les assurances santé, ni fourniture de la part des laboratoires. Parce que le texte exige seulement que le candidat médicament ait réalisé les essais de phase I avec succès, il ne pourra présenter aucune donnée sur son efficacité ou sur la façon dont il pourrait affecter des personnes très malades, ce qui rend le consentement du patient non éclairé. Pour eux, cette loi, comme toutes celles passées au niveau des États, est « le meilleur chemin pour aller vers davantage de complications ». Des élus démocrates les rejoignent et notent la menace pour « l'autorité de la FDA ». C'est le cas de Jan Schakowsky, connue pour son combat contre les prix élevés des médicaments, qui accuse cette loi d'ouvrir « grand la porte aux charlatans », sinon « pourquoi 100 associations de patients s'y opposent-elles ? »
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