DANS UN RAPPORT d’expertise collective publiée sur le site de l’INSERM, onze experts suggèrent plusieurs pistes d’expérimentation pour limiter les surconsommations de psychotropes. Ces derniers recommandent entre autres « l’extension des ordonnances sécurisées à l’ensemble des médicaments psychotropes des listes I et II », le développement d’« un système de téléprescription entre médecin et pharmacien », la création d’« un contrat de prescription entre médecin, patient et pharmacien » et la mise à disposition des professionnels « des données de toutes les délivrances antérieures (sur les trois derniers mois) » dans le but de « repérer et informer les patients à risque ».
Dès la 1re prescription.
Pour ces experts, les professionnels de santé se doivent « d’informer les patients dès la première prescription sur les risques de pharmacodépendance et les modalités d’arrêt du traitement ». Ils suggèrent également de sensibiliser davantage le grand public aux risques liés à l’usage inapproprié de ces produits par le biais de « campagnes nationales d’information », d’« actions en milieu scolaire et universitaire » et d’une « information renforcée dans les cabinets médicaux et les pharmacies ».
Initiée à la demande de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT), l’expertise appelle à « reconsidérer dans son ensemble » le dispositif d’observation des consommations et pharmacodépendances des psychotropes. Elle propose notamment d’« améliorer le suivi pharmaco-épidémiologique » de ces médicaments « en les confiant à une organisation indépendante de l’industrie pharmaceutique, sous l’égide des pouvoirs publics de santé ». Dans le domaine de la recherche, les experts recommandent des évaluations pluridisciplinaires portant en priorité sur la prévalence de la dépendance aux psychotropes (« en particulier en population générale » ), l’impact sanitaire et social du mésusage de ces médicaments chez les consommateurs de drogues, et les « conséquences neuro-développementales à long terme » d’une exposition à ces produits au cours de l’enfance, de l’adolescence et de la grossesse.
D’après les données 2010 de l’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), la France fait partie des pays européens les plus consommateurs de psychotropes, en particulier pour les hypnotiques (2e position après la Belgique) et les anxiolytiques (4e place derrière la Belgique, le Portugal et l’Espagne).
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