L’Autorité de la concurrence est à nouveau saisie pour lancer une vaste enquête dans les secteurs du médicament et de la biologie médicale, et plus particulièrement sur le système de régulation des prix et de distribution du médicament.
Cela fait près de cinq ans que l’Autorité de la concurrence ne s’était pas penchée sur le secteur du médicament, passant au crible les rapports de force entre les fabricants et les distributeurs. Le focus, une nouvelle fois, sera donné sur la négociation du prix des médicaments remboursables et non remboursables, ainsi que sur certaines pratiques de distribution, comme la vente directe.
L’Autorité de concurrence a ainsi l’intention de revenir sur deux phénomènes constatés en 2013, à savoir le rapport de force déséquilibré dans la négociation du prix des médicaments non remboursables entre les laboratoires pharmaceutiques et les intermédiaires de la distribution, et la stratégie consistant à ne pas accorder de remises significatives aux intermédiaires et à privilégier la vente directe aux officines.
Mais, signal important pour la profession, au-delà des mécanismes de régulation des prix, cette enquête s’intéressera également aux opportunités de développement de l'activité des pharmaciens. Pudiquement, l’autorité annonce qu’elle analysera toutes les mesures « susceptibles de dynamiser la concurrence dans la distribution du médicament ».
Toutefois, elle ne se cache pas pour rappeler certains avis antérieurs dans lesquels elle a préconisé « une ouverture encadrée du monopole officinal pour les médicaments vendus sans ordonnance et l'assouplissement des règles de vente en ligne de ces médicaments ». Des recommandations non suivies d’effet, constate l’Autorité, qui ne lâche rien et annonce d’ores et déjà qu’elle va « réexaminer ce sujet, et notamment explorer les pistes visant à adapter l'activité des pharmaciens d'officines et à développer l'offre de la vente au détail de médicaments ».
En clair, l’Autorité de la concurrence s’apprête à examiner « la création de chaînes de pharmacies, l'intérêt - et le cas échéant les modalités - d'une ouverture du capital des pharmacies ou encore l'assouplissement des règles concernant la publicité ».
Existe-t-il un lien entre l'ouverture de cette enquête et la réunion sur les professions réglementées qui s'est tenue le 10 novembre à l'Élysée ? L'avenir le dira.
En attendant, toute personne souhaitant contribuer à cette enquête sectorielle peut envoyer un mail à l’adresse suivante : avis.sante@autoritedelaconcurrence.fr.
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