Levée de rideau. L’observance, dont Mylan assure qu’il sera le médicament de demain, entre en scène à l’officine. Depuis deux ans, le génériqueur intensifie son action contre ce fléau de l’inobservance qui provoque chaque année 8 000 décès, 130 000 hospitalisations et un surcoût de 9,3 milliards d’euros à l’assurance-maladie.
Ayant identifié la PDA comme le premier instrument de support de l’observance, le laboratoire a lancé des packagings dotés de codes couleurs et, en 2014, des conditionnements spécifiques (flacons et blisters sécables) pour les produits dont les rotations en pharmacie sont les plus importantes (paracétamol, oméprazole, pantoprazole…)
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Sans abandonner ce développement (30 autres molécules seront concernées cette année), le laboratoire déploie aujourd’hui des outils complémentaires pour intensifier la PDA au comptoir. Mylan rassemble les prescripteurs et les dispensateurs dans une démarche pour le moins insolite, qui consiste à dédier des soirées théâtrales au thème de l’observance*.
Depuis le mois dernier, une tournée diffuse le message dans quinze grandes villes françaises. Jusqu’au 18 octobre prochain, médecins et pharmaciens seront invités à échanger sur les difficultés rencontrées dans l’observance de leurs patients. « L’observance ne peut se faire sans une complémentarité entre l’approche du médecin et celle du pharmacien. Il s’agit de développer la collaboration médecins pharmaciens », expose Philippe Bayon, directeur marketing de Mylan.
Agnès Callies, directrice marketing de Mylan Medical souligne cependant que « le dispositif en faveur de l’observance n’est efficace que si le médecin sensibilise le patient, lui recommande la PDA, voire la lui prescrit. Quant au pharmacien, il est appelé à renforcer cette sensibilisation du patient auquel il peut proposer la préparation du pilulier ».
Un nouveau schéma de dispensation
Ces soirées d’information se poursuivront dans les cabinets médicaux, où des brochures « Comment bien suivre son traitement ? » interpelleront les patients sur leur adhésion à leur traitement. Le pharmacien détient lui aussi un premier rôle puisqu’il lui reviendra de mettre en place la PDA au comptoir.
Dans les prochaines semaines, le laboratoire distribuera ainsi 3 000 kits aux titulaires afin de les accompagner dans cette nouvelle forme de dispensation. Ces kits, séquencés en quatre étapes, permettront aux pharmaciens et à leurs équipes de se former à la PDA au comptoir, puis de la conseiller et d’informer le patient, et enfin de la réaliser. Il s’agit en effet de livrer les clés aux titulaires pour préparer tant leur back-office que leur posture au comptoir induits par ce nouveau service au patient.
En l’absence de décret d’application, la rémunération de cette nouvelle tâche n’est toutefois pas prévue officiellement. Philippe Bayon assure avoir reçu l’appui du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, qui déclare envisageable le déconditionnement et le conditionnement des médicaments. Un premier pas qui demande cependant à être suivi d’une structuration juridique et politique afin de donner l’impulsion nécessaire à ce nouveau service à l’officine.
* « L’observant imaginaire », pièce écrite par des professionnels de santé et jouée par la troupe La Belle Histoire.
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