SELON la Haute Autorité de santé (HAS), 10 % des hospitalisations des personnes âgées de plus de 70 ans sont imputées aux erreurs dans la prise des médicaments ou à un défaut d’observance. Un problème complexe qui a déjà fait l’objet de recherches depuis au moins 40 ans. Dans une étude américaine de 2006, au bout d’un an, seulement 54 % des patients sont « observants » à 4 classes de médicaments : aspirine, bêtabloquant, IEC et statine. Selon d’autres travaux, moins de 60 % des patients prenant un traitement antidiabétique ou cardio-vasculaire atteignent le seuil de 80 % de jours de traitement sur 12 mois et l’observance à deux traitements concomitants (antihypertenseur et hypolipidémiant) ne dépasse pas 45 % à 3 mois, pour chuter à 36 % à 12 mois.
De nombreuses études ont analysé en détail chaque maillon de la chaîne de l’observance (médecin, pharmacien, patient), mais si toutes concluent que le patient, tout spécialement la personne âgée, doit être mis au centre de la réflexion, aucune étude transversale n’a analysé le patient tout au long de cette chaîne, depuis la perception des symptômes, la consultation médicale, la dispensation en pharmacie, jusqu’au retour au domicile face au traitement.
Le programme « Marguerite ».
Avec le vieillissement de la population française, la question de la non-observance devient cruciale. Un rapport de la DRESS indique que les maladies chroniques touchent 57 % de la tranche 65-74 ans et l’enquête PAQUID montre qu’à domicile les seniors prennent 4,5 médicaments par jour. Or le fait d’avoir plus de 3 traitements est un facteur aggravant reconnu d’inobservance. C’est tout l’intérêt du programme de prévention « Marguerite », proposé par Teva Laboratoires*, qui vise à améliorer l’observance chez les personnes âgées vivant à leur domicile et à réduire les risques liés à la polymédication.
Dès septembre 2013, en réaction à l’alerte furosémide, Erick Roche, P-DG de Teva France, a constitué un groupe de travail - composé de 3 médecins, 4 pharmaciens (3 de ville et 1 hospitalier), 1 psychologue hospitalière en gériatrie, 2 représentants d’associations de personnes âgées (AGIRabcd et Old’Up), 1 philosophe ancien pharmacien et 1 sociologue. Pendant 9 mois, le groupe a analysé les facteurs, nombreux et complexes, de la non-observance pour chercher à y remédier. Résultat, un livre blanc contenant 20 recommandations concrètes. Les unes visent à faciliter l’observance du patient âgé au quotidien, d’autres à sensibiliser tous les acteurs de l’observance et certaines, essentielles, à renforcer la coordination dans le parcours de soins.
Près de la moitié de ces recommandations concernent le pharmacien, ce qui n’est pas surprenant. Quelques exemples :
- Encourager l’utilisation d’un plan de prise de médicaments (réunissant plusieurs ordonnances) à faire remplir par le patient lui-même en l’intégrant dans les logiciels des pharmacies.
- Renforcer l’accompagnement du patient âgé en officine lors de l’introduction de nouveaux traitements.
- Proposer deux fois par an aux plus de 75 ans un entretien observance en officine ou au domicile.
- Organiser une formation conjointe sur l’observance en 5e année de pharmacie et en 5 ou 6e année de médecine.
- Développer des rencontres annuelles entre médecins, pharmaciens et infirmières de ville autour du bon suivi des traitements.
D’après une conférence de presse des Laboratoires Teva.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %