La dispensation à l’unité de médicaments n'enthousiasme guère les pharmaciens. Elle ne convainc pas non plus les médecins.
Quel est le point commun entre Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon ? Au-delà d’être tous les trois candidats à l’élection présidentielle, ils proposent une dispensation des médicaments à l’unité (voir notre article « abonné » sur le sujet).
Si, au sein de la profession, cette idée est loin de faire l’unanimité, elle n’emballe pas non plus les médecins. Le président de MG France, le Dr Claude Leicher, pointe ainsi des risques pour la sécurité des patients à qui l’on délivrerait « des comprimés à l'air libre sans aucune information ». Il redoute en outre que la délivrance au détail constitue un surcroît de travail pour les pharmaciens. Le Syndicat des médecins libéraux (SML) estime lui aussi que la vente de médicaments à l’unité représente « une fausse bonne idée » mais « un vrai risque sanitaire ». Pour l’organisation médicale, le déconditionnement pose de nombreux problèmes. Outre une perte de temps évidente pour les pharmaciens, il empêche la traçabilité des médicaments et est source d’accidents iatrogéniques par erreurs de produit, de dosage, ou de date de péremption. Pour le SML, « la sécurité et l’observance passent par un packaging adapté aux prescriptions, l’éducation des patients et la bonne collaboration entre professionnels de santé ».
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