En septembre dernier, l'European Academies Science Advisory Council (EASAC), une association réunissant les académies des sciences de tous les pays de l’Union européenne, adressait un avis de 12 pages à la Commission européenne pointant l’absence d’action et d’efficacité des produits homéopathiques, que ce soit en médecine humaine ou vétérinaire. Elle souligne que leurs indications revendiquées sont « invraisemblables et incohérentes ». Au mieux, les scientifiques leur reconnaissent un effet placebo chez certains patients, au pire ils évoquent une perte de chance pour les malades. Ils demandent que tout produit soit dans l’obligation de démontrer son efficacité, sa sécurité d’utilisation et sa qualité de fabrication sur la base de preuves objectives, vérifiables et proportionnées aux indications visées pour obtenir le statut de médicament et pour pouvoir être remboursé par les systèmes de santé publique.
Avant la prise de position de l’EASAC, la plus haute autorité de santé australienne – le National Health and Medical Research Council (NHMRC) – a rendu un avis équivalent en 2015 concluant à l’absence de preuve d’efficacité après un passage au crible de 225 études sur le sujet. En Angleterre, le système de santé (NHS England) a même déremboursé 18 types de produits pour inefficacité, manque de sécurité ou d’intérêt clinique, dont fait partie l’homéopathie. Attaquée en justice par la British Homeopathy Association, cette décision a été confirmée par la Haute Cour de justice ce mois-ci.
Scientifiquement prouvé
En novembre 2016, la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis s’est attaquée à l’homéopathie sur un autre registre. Ses missions relevant du droit de la consommation et de la concurrence, elle a exigé que les médicaments homéopathiques OTC (en vente devant le comptoir) fournissent les mêmes preuves scientifiques que les autres médicaments pour pouvoir user d’allégations marketing. Dans le cas contraire, elle oblige les fabricants à indiquer en toutes lettres sur leur produit que son efficacité n’est pas scientifiquement prouvée… La FTC a profité de cette décision pour relever que ces produits sont tellement dilués qu’ils ne contiennent plus rien de la substance initiale, et que les théories de l’homéopathie ne sont pas reconnues par les experts médicaux aujourd’hui.
Du côté des consommateurs, des mouvements de contestation se font jour, comme au Canada où une action collective de plus de 1 500 plaignants est en cours à l’encontre de Boiron Canada. En cause ? Les granules de son médicament phare, l’Oscillococcinum, ne contiendraient que du lactose et du sucre et pas une once de cœur et de foie de canard présentés dans sa composition. Selon l’association française de défense des consommateurs UFC Que Choisir, l’Amérique du Nord n’en est pas à sa première class action dans le domaine. Dans un article publié en 2015, l’association fait état de deux class actions à l’encontre de Boiron pour des publicités concernant ses spécialités Coldcalm et Oscillococcinum, qui auraient pris fin par une transaction de 12 millions de dollars entre le groupe français et les plaignants. L’article évoque également le cas du groupe belge Heel, menacé par une class action aux États-Unis, qui a choisi de se retirer des marchés américain et canadien en août 2014 plutôt que de prouver l’efficacité de ses produits homéopathiques.
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