S’agit-il d’un assaut final ? C’est en tout cas une nouvelle offensive à laquelle se livrent 130 académiciens de trois académies - sciences, médecine et pharmacie - contre l’homéopathie. S'appuyant sur des arguments scientifiques, ils en contestent, entre autres, le remboursement.
Après une tribune signée dans « Le Figaro » le 18 mars dernier par 124 professionnels de santé (lire notre article « abonné ») et la controverse qui s'est ensuivie au cours des derniers mois, la tribune signée par 130 académiciens le 4 décembre dans l’hebdomadaire « L'Express » est implacable : « Il faut dérembourser ».
Le couperet est tombé alors que, la veille, les députés avaient adopté le PLFSS 2019 qui stipule dans son article 42 qu'il appartiendra au Conseil d'État de définir par décret les règles de prise en charge par l’assurance-maladie des médicaments homéopathiques ainsi que les modalités d’évaluation ou de réévaluation de ces médicaments.
D'ailleurs, les académiciens l’affirment haut et fort, le terme de « médicament » ne doit pas être apposé à un produit qui, contrairement aux autres médicaments, n’a pas donné la preuve de son efficacité sur la base de démonstrations vérifiables et objectives reconnues par la communauté scientifique internationale. Ils en contestent par conséquent son remboursement par la collectivité. Les académiciens dénoncent même « un état de fait injustifié ».
Mais les 130 signataires, dont 52 membres de l’Académie de pharmacie, vont bien plus loin. Ils ne se contentent pas de réclamer le déremboursement de l’homéopathie. Cette tribune démonte point par point, ce qu'elle estime être des contre-vérités véhiculées par les partisans de la médecine des semblables : « non, l’homéopathie n’est pas un médicament actif », « non, les produits homéopathiques ne peuvent plus continuer à entretenir le flou sur leur composition », « non, l’homéopathie n’est pas plus efficace qu’un autre placebo », « non, l’homéopathie n’est pas forcément inoffensive », « non, l’homéopathie ne saurait invoquer un effet thérapeutique », « non, l’homéopathie ne coûte pas moins cher à la collectivité ». Et enfin, « non l’homéopathie ne doit plus être enseignée dans les facultés de médecine et de pharmacie, qui se discréditent en cautionnant une doctrine restée en marge de la science ».
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