Dans le cadre de la crise sanitaire, l’assurance-maladie fait le suivi, depuis le 12 mars, des délivrances de médicaments remboursés. Les tendances observées lors des trois premiers points d’étape, sont confirmées par cette quatrième étude : retards dans l’instauration des traitements, chutes non rattrapables dans la délivrance de produits nécessitant une administration par un professionnel de santé, mais aussi hausse conséquente des délivrances d'anxiolytiques et d'hypnotiques.
26 semaines, soit exactement la moitié d’une année, se sont écoulées depuis le début de confinement. Disposant désormais du recul nécessaire, l’assurance-maladie fait le bilan dans une quatrième étude Epi-PHARE de la dispensation de médicaments remboursés en officine. Premier constat : pour les pathologies chroniques cardiovasculaires et pour le diabète, la consommation de médicaments semble s’être normalisée depuis la fin du confinement. Toutefois, deux exceptions étaient notables sur la période de six mois : les statines, qui accusent une baisse de 300 000 traitements délivrés, et les anticoagulants, avec - 230 000 traitements délivrés, « probablement en raison du report de nombreuses interventions chirurgicales nécessitant ce type de traitements », analyse la CNAM.
Autre constat : depuis la mi-mars, les initiations de traitements sous statines ont chuté de 10 % par rapport à la même période de 2019, celles sous furosémide de 12 %, sous inhibiteurs de l’enzyme de conversion de 15 % et celles sous anticoagulants de 18 %. Quant aux initiations de traitements sous antiagrégants plaquettaires, elles ont diminué de 14 % au cours de ces six derniers mois, « sans doute en lien avec la baisse des infarctus », relève la CNAM.
Par ailleurs, plusieurs classes thérapeutiques usuelles ont subi un effondrement marqué : les AINS, déconseillés avec le Covid par les autorités de santé françaises, accusent une chute des traitements délivrés de l’ordre de 7,2 millions, les antibiotiques de la classe ATC JO1 de 4,1 millions, les corticothérapies orales de 3,6 millions et le paracétamol de 1,4 million. De même, les produits nécessitant une administration par des professionnels de santé suivent les mêmes courbes : - 75 000 doses pour injections intraoculaires d’anti VEGF dans la DMLA, - 14 000 dispositifs intra-utérins avec progestatif ou encore – 250 000 préparations pour coloscopie.
À l’autre bout de l’échelle, deux classes thérapeutiques de médicaments des troubles mentaux font en revanche un bond considérable : il s'agit des anxiolytiques et des hypnotiques, pour lesquels ont été délivrés respectivement 1,1 million et 480 000 traitements supplémentaires.
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