France Stratégie* vient de publier deux notes d’analyse sur « les difficultés » à réduire de 3 points les dépenses publiques et les moyens d’y parvenir.
La note d’analyse « Où réduire le poids de la dépense publique » a le mérite de dresser un état des lieux des dépenses publiques françaises, dont le montant de 1 294 milliards d’euros a atteint 56,5 points de PIB en 2017, « soit le ratio le plus élevé de l’Union européenne ». L’organisme rappelle que « quatre missions regroupent l’essentiel des dépenses publiques » : la redistribution des revenus via les prestations monétaires (20 points de PIB), la fourniture de services sociaux et culturels (santé, éducation… 17,5 points), les fonctions régaliennes (police, défense, justice… 9,5 points) et le soutien de l’économie marchande (7 points). Sans oublier la charge de la dette (2 points de PIB).
Or pour baisser de deux points les recettes publiques « tout en maintenant la dette sur une trajectoire soutenable », il faut réduire le poids structure des dépenses publiques de 3 points de PIB en 5 ans. C’est l’objectif fixé par le gouvernement d’ici à 2022, rappelle l'autre note d'analyse publiée, soit une économie de 65 à 70 milliards d’euros. « Y parvenir sans toucher ni au social, ni au régalien, supposerait de ramener toutes les autres dépenses à un niveau inférieur à celui observé dans les pays d’Europe occidentale », note France Stratégie qui rejette cette possibilité.
France Stratégie privilégie un scénario envisageant « une légère augmentation du poids des dépenses d’éducation et de défense », le maintien de l’investissement public, « de gros efforts » sur les dépenses de fonctionnement des administrations centrales et locales ainsi que « des efforts plus mesurés dans la sphère sociale ». L’organisme n’exclut pas l’idée d’une « maîtrise médicalisée » des dépenses via des déremboursements et une baisse de prise en charge par la Sécurité sociale, mais préfère un « scénario plus équilibré » alliant une baisse « modérée » du poids des dépenses de santé par une « restructuration globale de notre système de soins ».
* Organisme de réflexion, d’expertise et de concertation créé en 2013 et placé auprès du Premier ministre.
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