La voie sous cutanée ne doit plus être utilisée pour injecter la ceftriaxone, rappelle l'agence du médicament. Si la mention SC figure sur l’ordonnance, le pharmacien doit contacter le prescripteur afin de la faire modifier pour une voie autorisée (IV ou IM).
« La ceftriaxone (Rocéphine et génériques) ne doit plus être utilisée par voie sous cutanée », martèle l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) dans un courrier aux professionnels de santé daté d'octobre. Afin d’éviter la survenue d’erreurs concernant la voie d’administration, l’ANSM demande aux prescripteurs de préciser la voie d’administration (IV ou IM) sur l'ordonnance et aux pharmaciens de s’assurer que la prescription mentionne l’une des deux voies autorisées (IV ou IM). « En cas d'ordonnance indiquant la voie d’administration SC, le prescripteur doit être contacté pour modification de la prescription », précise l'ANSM.
Cette limitation ne date pas d’hier. En effet, c’est en janvier 2014 que l’Agence européenne du médicament a restreint l’administration de la ceftriaxone aux voies intraveineuse et intramusculaire. La voie sous cutanée a été bannie du fait de la toxicité locale de la ceftriaxone (érythème, rash, douleurs, œdèmes ou, dans de rares cas, des nécroses), et car il n’y a pas suffisamment de données en faveur de l’utilisation de cette voie. Rappelons qu’à cette époque, la voie sous cutanée était largement utilisée et il existait même des présentations dédiées avec des libellés explicites (SC).
Mais la nouvelle recommandation a mis du temps à se mettre en place. L’harmonisation de la notice et de l’étiquetage de la Rocéphine a été effective en France en septembre 2016. Et celle des génériques ne l’a été que courant 2018. « Ce décalage dans l’implémentation des données a créé une période transitoire inconfortable pour les professionnels de santé habitués à utiliser la voie SC. Elle a été génératrice d’incompréhensions, aboutissant parfois à des situations conflictuelles entre prescripteurs et pharmaciens », avait alors analysé le Centre régional de pharmacovigilance de Nancy.
Aujourd’hui, les notices et étiquetages des spécialités à base de ceftriaxone distribuées ne font plus mention de la voie d’administration SC. « Il se peut, néanmoins, que certains lots comportant la mention SC sur le conditionnement extérieur soient encore disponibles en pharmacie (stocks résiduels) », avertit l’ANSM qui, dans ce cas, invite le pharmacien à « apposer une mention sur le conditionnement à l’attention du patient ou de l’infirmier(e) afin d’éviter toute confusion lors de l’administration ».
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