LES GÉNÉRIQUES, on le sait, sont un des moyens permettant de réaliser des économies à l’heure où les comptes de l’assurance-maladie sont dans le rouge. Mais, même si ces médicaments sont de plus en plus admis, ils restent encore fréquemment critiqués par certains scientifiques ou médecins praticiens, comme le soulignent les auteurs d’une récente étude* sur la perception des génériques par les médecins. Mais qu’en est-il réellement sur le terrain ? C’est ce qu’ont cherché à savoir les sociétés EDO et Quantimed au travers de cette étude réalisée auprès d’un échantillon de médecins généralistes et de spécialistes. « Nous avons interrogé téléphoniquement une vingtaine de médecins généralistes afin de comprendre ce que les uns et les autres, "pro ou anti génériques", avaient à dire », expliquent les auteurs. Puis, 200 praticiens ont été interrogés via Internet. L’une des principales craintes exprimées par les prescripteurs concerne l’observance des traitements. Plus de 9 praticiens sur 10 estiment que les différences de noms et d’emballage entre les génériques et leurs princeps posent un problème de respect des prescriptions. « C’est l’un des principaux reproches que les médecins font aux génériques, relèvent les auteurs. Pourtant les pharmaciens inscrivent dans presque tous les cas, le nom du produit princeps sur les boîtes de génériques. Cependant, pour les médecins, cela ne suffit pas à une bonne observance du traitement. » Il en est de même, aux yeux de 90 % des praticiens interrogés, de l’aspect et de la galénique différents entre les génériques et leur spécialité de référence. En particulier chez les personnes âgées, polymédicamentées, ayant des pathologies chroniques et souffrant fréquemment d’un handicap visuel. Une inquiétude « à laquelle les génériqueurs doivent répondre en harmonisant packaging, galénique et couleurs », estiment les auteurs.
Environ 7 médecins sur 10 pensent que refuser le tiers payant au patient peut conduire celui-ci à renoncer à ce traitement. « Dans une période de crise comme celle que nous connaissons, il est clair que l’avance de trésorerie demandée – en particulier au plus faibles, et souvent parmi eux des seniors atteints de pathologies chroniques – peut conduire certains d’entre eux à renoncer à leur traitement. En tout cas, c’est la crainte qu’exprime le corps médical. »
L’étude montre enfin que les médecins ont toujours des difficultés à accepter les génériques. En effet, 84 % se disent d’accord avec l’idée qu’il serait plus simple, plus sûr, plus économique et moins inégalitaire pour la santé des patients de réserver le remboursement aux médicaments princeps, à condition que ces derniers acceptent un prix inférieur à celui du générique. « Cette proposition répond à la fois à leurs inquiétudes sur les problèmes d’observance des patients, de biodisponibilité différente supposée, de contraintes économique de notre système de soins et, enfin, à leur statut écorné », analysent les auteurs.
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