Les prescriptions d’IPP avec un AINS, dans le but d’assurer une protection gastrique préventive, ne sont pas justifiées dans 80 % des cas. Elles ne devraient être réservées qu’aux patients présentant des facteurs de risque.
Dans l'Hexagone, la consommation d’inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) est croissante et très importante. « Entre 2010 et 2015, en France, les ventes d’IPP ont augmenté d’environ 27 %, atteignant plus de 85 millions en 2015 », indique un rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) publié ce 20 décembre. Toujours selon ce rapport, en 2015, c’est près d’un quart de la population française (15,8 millions de patients), qui a utilisé au moins un médicament IPP obtenu sur prescription médicale. Les molécules les plus utilisées à l’initiation du traitement étaient l’oméprazole, l’ésoméprazole et le pantoprazole, qui représentaient respectivement 44 %, 30 % et 14 % des délivrances.
Or cette utilisation massive ne semble pas toujours être en adéquation avec les recommandations. Notamment chez les 4 millions de patients qui ont reçu un IPP en initiation de traitement en association avec un AINS, suggérant une protection gastrique à visée préventive. Dans 80 % de ces cas, aucun facteur de risque justifiant l’utilisation systématique d’un IPP en association avec un AINS n’était identifié.
L’ANSM souhaite rappeler qu’à ce jour, l’intérêt de la prévention des lésions gastroduodénales en cas de prise d’AINS chez l’adulte n’est établi qu’en présence de facteurs de risque : âge supérieur à 65 ans, ou traitement concomitant par antiagrégant plaquettaire, anticoagulant ou corticoïde à usage systémique. « Il est important de ne pas banaliser l’utilisation des IPP. Même s’ils sont généralement bien tolérés à court terme, leur utilisation au long cours n’est pas sans risque », rappelle l’ANSM.
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