On pouvait peut-être s’en douter : lorsqu’une ré-intervention pour incident mécanique sur prothèse totale de hanche s’avère nécessaire, le risque infectieux à distance n’est pas le même suivant que l’implantation est très récente ou l’est beaucoup moins.
Il restait cependant à vérifier une telle notion intuitive, sur la base des résultats d’une étude clinique particulièrement judicieuse présentée au congrès de l’AAOS. Les auteurs ont conduit une étude rétrospective sur un peu plus de 16 000 patients. La collecte d’un tel groupe est facilitée par le fait que tous avaient été opérés dans la même institution et que leur traçabilité est devenue réglementaire : les remboursements sont en effet pénalisés en cas de réadmission dans un délai post-opératoire de moins d’un mois.
Deux ans de suivi
Sur cet échantillon de patients opérés entre 2010 et 2016, ceux relevant d’une ré-intervention ont été distingués en deux groupes : l’un réopéré dans les 14 jours post-opératoires et l’autre dans les 90 jours. De tels incidents mécaniques sont polymorphes et inattendus : luxation, rupture ou déplacement du matériel mis en place, fracture péri prothétique… Tous les patients réopérés pour ces raisons non infectieuses, ont été suivis sur deux ans, afin d’identifier ceux qui au terme du parcours chirurgical avaient développé soit des problèmes infectieux précoces de déhiscence ou d’écoulement de la plaie opératoire soit une infection plus tardive.
Le groupe de 167 patients au total, a été segmenté en 3 catégories distinctes en fonction du timing de leur ré intervention « mécanique » et pour chacun d’entre eux le risque infectieux respectif a été établi. Résultats : 34 patients avaient eu une ré intervention dans les 14 jours qui ont suivi la pose initiale avec un risque d’infection ultérieure de l’ordre de 12 % ; à l’inverse dans le groupe des sujets réopérés dans les quatre-vingt-dix jours (102 patients), ce risque a été inférieur à 8 %. Un groupe intermédiaire de patients réopérés dans les trente jours (n = 60) se révéla porteur d’un risque d’infection ultérieure d’un peu plus de 8 %. La différence entre les groupes extrêmes est significative. L’analyse statistique indique donc qu’il existe une majoration substantielle du risque dans les ré interventions qui s’imposent dans les deux premières semaines succédant à la pose de la prothèse.
Les auteurs reconnaissent certaines limitations à leur démonstration : les groupes analysés restent malgré tout (et heureusement) de taille réduite ; la barre des trois mois est arbitraire mais acceptable, dans la mesure où les parties molles peuvent être considérées comme totalement cicatrisées à ce délai ; enfin les comorbidités de ces patients (diabète, tabagisme, excès pondéral…) n’ont pas été spécifiquement prises en compte. L’étude confirme donc que plus l’on s’éloigne de l’intervention initiale moins une ré intervention devenue indispensable est porteuse d’un risque infectieux majoré.
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