Après les polémiques sur les difficultés de production, et donc de livraison des quantités promises, le vaccin d’AstraZeneca-Oxford fait face à la méfiance quant à son efficacité chez les personnes âgées et pour faire face aux nouveaux variants. L’OMS veut rassurer et l’estime « efficace pour toute personne de plus de 18 ans ».
Alors que l’Afrique du Sud a décidé dimanche de suspendre sa campagne de vaccination qui devait commencer dans les jours qui suivaient par crainte d’une inefficacité du vaccin d’AstraZeneca sur le variant sud-africain, et qu’un grand nombre de pays a décidé de restreindre son utilisation aux moins de 65 ans, voire aux moins de 55 ans, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est penchée lundi sur les études menées par le laboratoire. Son comité d'experts sur les vaccins (SAGE) a assuré hier que ce vaccin pouvait être administré à toute personne de 18 ans et plus, y compris dans les pays où les variants sont présents. Plusieurs responsables de l'OMS et du système Covax avaient déjà prévenu lundi : « Il est beaucoup trop tôt pour rejeter ce vaccin », qui est « une partie importante de la réponse mondiale à la pandémie actuelle (…) Il est absolument crucial d'utiliser les outils que nous avons aussi efficacement que possible ». L’OMS a par ailleurs recommandé d’administrer la 2e dose de ce vaccin après un intervalle minimal de 8 semaines.
Le soutien de l’OMS ouvre la voie à l’autorisation et la diffusion de ce vaccin dans une centaine de pays défavorisés jusque-là privés de doses. L’organisation onusienne doit encore se pencher sur son homologation en urgence – seul celui de Pfizer-BioNTech a décroché ce sésame pour le moment – et promet une décision à la mi-février. Cette procédure permet aux pays qui ne disposent pas des moyens de déterminer rapidement par eux-mêmes l'efficacité et l'innocuité d'un médicament d'avoir plus rapidement accès à des thérapies. Elle permet également à l’UNICEF de commencer la distribution. Or le vaccin d’AstraZeneca représente la majorité des 337,2 millions de doses de vaccins que le système onusien Covax veut distribuer au premier semestre de 2021.
Malgré le soutien de l’OMS, l’Afrique du Sud continue de rejeter ce vaccin, sur la base d’une étude qui n’a pas encore été publiée ou validée par des pairs, menée sur de jeunes adultes (moyenne d’âge de 31 ans) et qui n’inclut pas de recherche d’efficacité sur les formes graves. Selon ses auteurs, le vaccin britannique serait efficace à seulement 22 % contre les formes modérées du variant sud-africain et le variant sud-africain pourrait se transmettre aux personnes déjà vaccinées. En conséquence, le pays a annoncé hier qu’il était prêt à revendre ou échanger un million de doses du vaccin d’AstraZeneca. De son côté, l’Agence européenne du médicament (EMA) a annoncé mercredi avoir demandé à tous les développeurs de vaccins une évaluation spécifique de leurs produits contre les nouveaux variants.
Avec l'AFP.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %