Le lissage brésilien permet d’obtenir un aspect lisse et brillant des cheveux qui peut durer plusieurs mois. À l’origine, le formaldéhyde était utilisé pour ce défrisage mais, classé cancérigène, il a été remplacé, dès 2013, par des dérivés de l’acide glycolique (employé aussi dans des peelings du visage), notamment l’acide glyoxylique. Lors de ces procédures, l’exposition à l’acide glyoxylique peut se produire par inhalation ou par contact cutané et oculaire.
A priori, ces produits apparaissent sans danger lorsqu’ils sont utilisés dans certaines conditions. Ainsi, Aux États-Unis, en 1998, le « Cosmetic Ingredient Review » a considéré ces agents comme sûrs pour une utilisation courte, une concentration ≤ 30 % et un pH final de formulation ≥ 3, sans toutefois justifier ces limites. Cependant, l’Académie de médecine se permet d’en douter et relate quelques articles scientifiques récents qui ont alerté sur les risques pour la santé liés à l’utilisation cosmétique de cette molécule.
Des études à charge
Une première étude, publiée en janvier 2023 dans la revue « American Journal of Kidney Diseases » décrit des lésions d’insuffisance rénale aiguë régressive avec présence de cristaux d’oxalate de calcium dans les biopsies rénales, observées chez 26 jeunes patientes, après lissage brésilien. Une seconde étude publiée en mars 2024 dans le « New England Journal of Medicine » vient confirmer ce risque: elle relate le cas d’une femme de 26 ans, sans antécédent médical, qui a présenté trois épisodes consécutifs d’insuffisance rénale aiguë régressifs après un défrisage des cheveux. Le produit contenait 10 % d’acide glyoxylique. L’insuffisance rénale aiguë était liée à la formation de cristaux d’acide oxalique au niveau des tubules rénaux, cristaux induits par l’acide absorbé par le cuir chevelu et la peau lors du lissage. Ce lien de causalité a été confirmé par l’application sur la peau de souris d’un produit de lissage contenant 10 % d’acide glyoxylique, induisant en 24 heures des cristaux d’oxalate de calcium dans les urines. Aucun dépôt de ce type n’était observé chez les souris témoins chez lesquelles était appliquée une crème contrôle.
L’Académie Nationale recommande de diffuser des messages d’alerte et d’information auprès des professionnels de santé, des salons de coiffure et des commerces de produits cosmétiques à base de ces acides, afin de les sensibiliser à ces risques d’insuffisance rénale aiguë se manifestant dans les 24 à 48 heures après les gestes techniques. Ensuite, l’Académie insiste sur l’importance d’informer les utilisateurs sur les risques en cas d’usage fréquent de ces produits lissants, et sur les signes de l’insuffisance rénale aiguë, notamment douleurs abdominales aiguës, nausées, vomissements d’apparition rapide.
Enfin, l’instance souligne l’importance de ne pas réaliser de lissage des cheveux ou de peeling en cas de lésions du cuir chevelu ou de la peau du visage, ce qui augmente la pénétration de l’acide glyoxylique et de l’acide glycolique.
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