Alors que des stocks de médicaments « dorment » dans les hangars des industriels, grossistes-répartiteurs et pharmacies doivent composer avec des stocks réduits, voire inexistants, sur des spécialités aussi courantes que l'amoxicilline. Le circuit de distribution du médicament n'est pas aussi fluide qu'il le devrait avec, pour conséquence finale, des patients qui peinent à obtenir leur traitement.
Soucieux de trouver des solutions rapides pour limiter les tensions d'approvisionnement en médicaments alors que l'hiver approche, le ministre de la Santé avait convié l'ensemble des acteurs de la filière à une réunion le 10 novembre. De cet entretien est née l'idée d'une charte de bonnes pratiques. Le document a été amendé puis signé par les représentants des industriels, des grossistes-répartiteurs et des officinaux. Officiellement remise au ministre le 22 novembre, la charte comprend neuf mesures qui devront être appliquées sans délai. Les signataires devront notamment « s’informer mutuellement de manière transparente et régulière des disponibilités des médicaments à toutes les étapes de la chaîne pharmaceutique » et « entretenir un dialogue constant avec l’ANSM afin de mobiliser de manière adéquate les stocks disponibles des industriels pour assurer une couverture continue et équitable des besoins de la population ». Les industriels s'engagent, de plus, à « prioriser les flux de distribution au profit des grossistes-répartiteurs pour une répartition équitable aux pharmacies ». De leur côté, les officinaux promettent de « garantir un niveau de commande n’excédant pas de façon déraisonnable le besoin de leur patientèle », et de « privilégier les commandes auprès de leur grossiste-répartiteur principal (notamment en renonçant à utiliser) des outils de commandes automatisés et systématiques ».
Pas de mesures contraignantes
Si elle se veut ambitieuse, la charte ne comprend aucune mesure contraignante. Les syndicats de pharmaciens se montrent toutefois optimistes et se félicitent que tous les acteurs de la filière aient pu trouver un consensus. Ces derniers vont devoir très vite démontrer leur volonté de respecter les engagements précisés dans la charte. « D'ici à un mois il faut que la situation revienne à la normale. Sans les dévoiler, le ministre a indiqué que des mesures plus fortes seraient prises si la situation ne s'améliore pas », prévient Fabrice Camaioni, vice-président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « Cette charte, c'est le premier niveau, précise Sonia Jouve, vice-présidente de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). On attend dans quelques semaines la feuille de route du ministre pour l'hiver, l'idée c'est de procéder par étapes. Aujourd'hui, l'objectif c'est de restaurer la confiance dans le système », résume-t-elle.
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