LA PREMIÈRE VERSION du projet de décret sur les ruptures d’approvisionnement avait déclenché les foudres de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP) à la mi-février (voir nos éditions des 16 et 20 février). La deuxième version qui vient de lui être présentée ne fait pas mieux. « Le principal changement est d’être passé d’une interdiction généralisée de l’exportation de médicaments par les grossistes-répartiteurs à une interdiction limitée par une liste des médicaments qui ne pourront être exportés. Mais la liste ne cesse d’enfler, elle comprend même des produits qui ne passent pas par le circuit de la répartition », remarque Emmanuel Dechin, secrétaire général de la CSRP.
Pour la CSRP, l’administration part du principe que les ruptures de stock sont dues aux exportations, elle pense donc résoudre le problème en les interdisant ou en les limitant. « Mais la liste de médicaments interdits à l’exportation est aussi utilisée pour mettre en place un plan de gestion des pénuries – terme que je trouve un peu fort – par les laboratoires pharmaceutiques. » Emmanuel Dechin souligne en effet qu’un article du projet de décret crée finalement un système d’approvisionnement direct du laboratoire vers l’officine en cas de rupture. « C’est incompréhensible ! Soit le laboratoire a le produit et il doit nous le livrer, soit il ne l’a pas et il ne peut livrer personne. » Pour la CSRP, cette deuxième version du projet de décret continue à faire passer le même message négatif : « La répartition pharmaceutique n’est plus la clé de voûte du système de distribution du médicament. C’est un message extrêmement fort, dont les autorités doivent porter la responsabilité. »
La CSRP demande solennellement aux autorités une nouvelle rencontre autour du projet de décret, mais s’avoue assez pessimiste. « Nous n’avons jamais été entendus, le sujet de la distribution du médicament n’intéresse personne. La répartition subit une condamnation sans procès, c’est inacceptable. »
De son côté, le LEEM se dit totalement opposé à cette nouvelle version du projet de décret qui « organise les exportations parallèles ».
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