PREMIER - et fatal - constat pour ce qui concerne la problématique du diabète en France, la progression constante de la maladie que quelques chiffres suffisent à exprimer : plus de 3 millions de personnes diabétiques en France, 90 % de cas supplémentaires en une décennie (Entred 2007-2010/INVS nov 2011), 92 % des malades sont touchés par un diabète de type 2 ; 6 % sont concernés par un diabète de type 1 ; 2 % relèvent d’un diabète indéterminé ou rare. Si l’on n’enraye pas la progression de cette maladie, que tous s’accordent à qualifier d’épidémie, on estime qu’un Français sur dix sera atteint d’ici à dix ans.
Face à cette situation plus qu’inquiétante, les fabricants de dispositifs d’autosurveillance glycémique se mobilisent. L’objectif premier est de favoriser au maximum l’observance du contrôle, afin de contenir autant que faire se peut l’évolution de la maladie.
Dans cette perspective, les appareils d’autosurveillance ne cessent d’être améliorés au fil des ans : échantillon sanguin minimal, lancette conçue pour réduire la douleur, suppression, pour certains, de la bandelette, recherche des hypo et hyperglycémies, mémorisation des valeurs et calcul de moyennes, estimation de l’hémoglobine glyquée (pour certains), fiabilité des résultats, calibrage non nécessaire, assistant bolus pour connaître la dose d’insuline à injecter…
Des évolutions techniques que le marché de la glycémie traduit par des lancements réguliers, élargissant ou modifiant le profil des gammes existantes. Lifescan présente ainsi son nouveau lecteur de glycémie OneTouch Verio (prochainement disponible) destiné aux patients diabétiques de type 2. Il a été conçu pour répondre aux besoins de ceux qui souhaitent des informations simples pour mieux comprendre leur maladie et qui appellent à être suivis et rassurés afin de prendre les bonnes décisions. C’est donc un outil voué à conforter la gestion par les patients de leur diabète, doté de fonctions simples, d’un système de code couleur indicateur d’objectifs et de messages automatiques accompagnant les résultats. Il est secondé du lecteur OneTouch Verio IQ qui vise les patients sous insulinothérapie intensive. Il permet, entre autres, de mettre en évidence les déséquilibres glycémiques, mais aussi de rechercher et de signaler les tendances à l’hypoglycémie et l’hyperglycémie.
Autre lancement récent, celui du FreeStyle Optium Neo, un système de mesure de la glycémie et de la cétonémie imaginé par Abbott Diabetes Care. Très discret et d’utilisation facile, le dispositif présente un écran à fort contraste piloté par icônes, dispose d’alertes visuelles des tendances glycémiques et propose une fonction de gestion de l’insuline qui permet aux professionnels de santé de planifier le protocole insulinique dans le lecteur pour leurs patients.
Loin d’avoir atteint sa maturité.
Chez Bayer, la politique d’innovation est intensive puisque le laboratoire a orchestré un lancement tous les six mois, de mars 2012 à septembre 2013. En tout, quatre dispositifs qui visent des profils de patients différents : le modèle Contour XT permet au patient débutant dans l’autosurveillance glycémique (notamment sous traitement oral) de s’initier à la manipulation d’un lecteur (lecture facilitée et affichage direct du résultat, rappel de la glycémie postprandiale, réapplication possible de sang dans les 20 secondes, transfert des données sur ordinateur) ; Contour Next est particulièrement adapté aux patients non équilibrés ou à glycémie variable, notamment ceux initiant une insulinothérapie (marqueurs de repas, notes contextuelles, prise en main intuitive, transfert des données sur ordinateur…) ; Contour Next USB permet d’approfondir l’analyse des données glycémiques pour faciliter la prise de décisions notamment pour les patients sous insulinothérapie intensive (enregistre les doses et le type d’insuline administré, la quantité de glucides consommés, annotation des résultats, alerte hypo et hyperglycémie, logiciel embarqué de gestion du diabète…) ; Contour Next Link vise les diabétiques sous pompe à insuline.Sanofi, pour sa part, a présenté en janvier dernier son nouveau dispositif voué à aider les patients à prendre une part active dans la gestion de leur insulinothérapie. Le lecteur MyStar Extra permet de fournir, en complément des données glycémiques, une estimation et sa tendance de l’hémoglobine glyquée grâce à un calculateur. Il vient compléter la gamme MyStar composée des lecteurs BGStar pour les patients en initiation d’insuline et iBGStar étudié pour s’intégrer au style de vie des patients.
Roche Diabetes Care, enfin, fait évoluer son offre en proposant une nouvelle version de son lecteur phare, Accu-Chek Performa. Débarrassé de sa puce, le système ne nécessite plus de calibration et ne requiert donc aucun paramétrage au démarrage. Marquages pré et postprandiaux, moyennes glycémiques jusqu’à 90 jours et grand écran complètent la liste des nouvelles fonctions du lecteur. Un logiciel Accu-Chek Smart Pix Software compatible avec toute la gamme Accu-Chek (Mobile, Performa, Performa Nano et la pompe à insuline et son copilote Accu-Chek Performa Combo) permet de visualiser instantanément les données glycémiques. « L’innovation mobilise beaucoup nos équipes de recherche et de gros investissements lui sont consacrés mais le marché est loin d’atteindre sa maturité en terme technique car les dispositifs sont en constante évolution », souligne Marie Pené-Marie, directeur marketing Roche Diabetes Care. Par ailleurs, le laboratoire s’implique fortement dans la gestion quotidienne de l’alimentation des personnes diabétiques. « On se rend compte qu’il existe un grand besoin d’accompagnement dans ce domaine et c’est aussi une porte d’entrée pour communiquer avec les patients. »
Trois services ont été développés depuis 2012. Une hotline diététique animée par cinq professionnels est disponible 5 jours sur 7 ; un site interactif (www.cuisinevirtuelle.fr) voué à tous les profils - diabétiques et non diabétiques - permet de composer son repas sur la base de plus de 200 aliments et de calculer l’apport nutritionnel de son menu ; Gluci-Chek, une application smartphone dédiée aux patients diabétiques sous insuline, propose un décompte des glucides et l’enregistrement des événements pouvant influencer la glycémie.
Dépendant des tendances
Le lecteur fait figure de vitrine technologique sur le marché de l’autosurveillance glycémique. C’est essentiellement lui qui témoigne des efforts de recherche portant sur la fiabilité, la discrétion, la performance et la facilité d’utilisation des appareils. En revanche, ce sont les bandelettes qui génèrent en grande partie la valeur du marché et elles ont aujourd’hui dépassé le seuil du milliard d’unités en terme de vente. Certes, ce chiffre n’est pas amené à s’infléchir puisqu’il est lié à la progression des personnes atteintes de diabète en France. Mais il n’est pas, pour autant, à l’abri des tendances plus ou moins favorables. « L’année 2012 a été fortement impactée par la limitation du nombre de bandelettes remboursées pour les patients non insulinodépendants », remarque Marlène Mehl, chef de produits Diabète au sein du Laboratoire Ménarini. « En 2013, les ventes se sont améliorées pour atteindre aujourd’hui une certaine stabilité. Mais le marché reste dépendant du comportement des patients en matière d’autosurveillance. »
Le diabète étant une maladie au long cours, les besoins des patients diffèrent et la gestion qu’ils ont de leur pathologie aussi. En début de « parcours », les personnes ne sont pas traitées et tentent souvent de s’équilibrer par le régime alimentaire. À cela s’ajoutent ceux qui ne contrôlent pas leur glycémie autant qu’ils le devraient. « L’actualité n’est pas non plus dénuée d’influence sur le marché, même si elle n’impacte pas directement l’utilisateur final », poursuit Marlène Mehl en faisant allusion à l’avis de fixation des nouveaux tarifs et des nouveaux prix limites de vente au public concernant les dispositifs d’autosurveillance glycémique, paru au « Journal officiel » en octobre 2013. « La baisse de ces tarifs concerne tous les éléments du dispositif de contrôle glycémique, mais elle est plus marquée en ce qui concerne les lecteurs qui vont passer de 54,88 euros à 51,04 euros. Cette décision ne va rien changer pour le patient mais elle crée un contexte concurrentiel pour les fabricants sommés de s’aligner sur les nouveaux tarifs. » Ce qui ne freine pas Ménarini dans sa politique d’innovation puisque le laboratoire a prévu de lancer un nouveau lecteur permettant le transfert des données enregistrées directement sur téléphone portable et tablettes et ce dès le début de l’année 2015. En attendant, son offre en matière de lecteurs reste inchangée et abrite deux modèles : Glucofix Premium, conçu pour les patients insulinotraités, est sans calibration et propose de mesurer la glycémie autant que la cétonémie ; Glucofix iD se veut facile à prescrire et simple d’utilisation avec son grand écran, son enregistrement automatique des résultats et son absence de calibration. Autre lancement à venir, imminent, celui que prépare le Laboratoire Aximed sur le segment des lecteurs de glycémie parlants avec AutoSense Voice, un lecteur sans codage avec alarmes, avertissement par un signal pour les basses et hautes mesures et moyenne des valeurs jusqu’à 90 jours. A noter encore Dinno Santé est ses deux références, Dinno Tandem et le kit PAM 2 composé d’un lecteur de glycémie et d’un autotensiomètre.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %