EN DÉBUT de semaine dernière, le numéro un mondial des génériques, Teva, refusait de « commenter des rumeurs ». Car depuis le vendredi précédent, un bruit de fond s’amplifiait dans les salles boursières. Les vues de Teva sur le groupe Mylan étaient connues de longue date, mais certains analystes affirmaient cette fois que le groupe israélien concrétisait le financement de ce rachat. Un bruit de fond suffisamment fort pour entraîner une hausse des titres de Teva et Mylan à la Bourse de New York. Ainsi que pour pousser le génériqueur américain à se fendre d’un communiqué, dans lequel Robert Coury, président du conseil d’administration, indique qu’un « rapprochement potentiel entre Mylan et Teva » a déjà été étudié et « n’aurait pas de logique industrielle ». Il précise que Mylan examinera « attentivement » toute offre qu’il pourrait recevoir, mais qu’il est « peu probable qu’un rapprochement obtienne les approbations des régulateurs ». Mercredi dernier, Teva a lancé une OPA hostile sur Mylan, pour un montant de 82 dollars par action, soit 40,1 milliards de dollars. Avec assurance, le génériqueur israélien balaie l’argument anticoncurrentiel en affirmant avoir « soigneusement étudié » tous les aspects de l’opération. Ainsi, « Teva prévoit de travailler de manière coopérative avec les autorités antitrust » afin de conclure la transaction « d’ici à la fin de 2015 ».
Mastodonte.
La fusion des deux génériqueurs donnerait naissance à un véritable mastodonte pesant près de 30 milliards de dollars. L’annonce de Teva intervient moins de 15 jours après l’OPA hostile de Mylan sur son compatriote Perrigo, spécialiste de l’automédication aux États-Unis et en Europe. Cette manœuvre du groupe américain, dont le but semble d’atteindre une taille critique et de défendre son indépendance, pouvait soit entraîner une surenchère de Teva sur Perrigo, soit déclencher une OPA hostile de Teva sur Mylan. Or le groupe Perrigo a rejeté mardi l’offre de Mylan à 28,9 milliards de dollars, estimant qu’elle sous-valorise la société et ne prend pas en compte l’acquisition du Belge Omega Pharma pour 2,48 milliards de dollars. Selon la chaîne américaine CNBC, Mylan s’apprête à relever son offre sur Perrigo et à fournir des engagements fermes de financement. Mylan a déjà repris, début mars, l’activité générique d’Abbott en Europe.
De son côté, Teva cherche un relais de croissance pour faire face à la chute de ses brevets sur le Copaxone (glatiramère), traitement de la sclérose en plaques qui représente une part importante de ses ventes. La FDA, l’agence américaine du médicament, a accordé le 16 avril l’autorisation de mise sur le marché de la première version générique, détenue par Sandoz et Momenta Pharmaceuticals. Une autre copie générique attend encore le feu vert de la FDA, une version développée par Natco et… Mylan !
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %