La douloureuse restructuration du groupe Teva a été confirmée hier par son nouveau patron, Kåre Schultz. Au menu : 14 000 suppressions d'emplois sur deux ans, fermeture ou vente de sites de production et de recherche, suspension des dividendes pour les actionnaires et des bonus annuels pour les salariés, optimisation du portefeuille de génériques.
À la tête du numéro un mondial des médicaments génériques depuis six semaines (lire notre article « abonné »), Kåre Schultz a présenté hier un plan drastique pour épurer une dette chiffrée à 35 milliards de dollars et retrouver la confiance des investisseurs. Le Danois, ex-patron du Laboratoire Lundbeck, lance une véritable opération de sauvetage du groupe israélien en comprimant toutes les dépenses. Il a annoncé la suppression de 14 000 emplois sur l'ensemble de ses 57 000 salariés en deux ans, soit 25 % de ses effectifs, dans tous les secteurs et toutes les régions du monde. « Il n'y a pas de secteur dans lequel il n'y aura pas de réduction ; géographiquement c'est partout. »
Teva va aussi fermer ou céder un « nombre significatif de sites de production aux États-Unis, en Europe, en Israël et sur les marchés de croissance ». Seront également touchés des sites de R & D, des bureaux et son siège. Pour 2017, le bonus annuel est supprimé pour l'ensemble des collaborateurs, tandis que les actionnaires sont privés de dividendes. « Une stratégie à long terme viendra plus tard dans l'année. À court terme, nous devons nous concentrer sur la nécessité de générer de la trésorerie, assurer des revenus et le service de notre dette. Ce plan est crucial pour restaurer notre sécurité financière et stabiliser nos affaires », explique Kåre Schultz. Il compte aussi optimiser son portefeuille de génériques en ajustant ses prix et en arrêtant la fabrication de certains médicaments.
Le laboratoire est en grande difficulté après le rachat critiqué du génériqueur Actavis à l'Américain Allergan pour 40 milliards de dollars en 2015. Ses résultats ont également été plombés par « l'érosion persistante des prix et des volumes sur le marché américain des génériques » et par sa forte dépendance à son médicament phare, Copaxone (glatiramère), alors qu'un générique de ce traitement de la sclérose en plaques est arrivé sur le marché plus tôt que prévu. En outre, Teva fait l'objet, avec une vingtaine d'autres laboratoires, de plaintes de la part d'une quarantaine d'États américains pour « entente sur les prix » (lire notre article « abonné »). Il a aussi écopé aux États-Unis d'une amende de 500 millions de dollars il y a un an pour des faits de corruption en Russie, en Ukraine et au Mexique, et il est poursuivi pour les mêmes faits en Israël.
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