Observance thérapeutique

Savoir identifier les moments clés

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Publié le 09/05/2017
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L’étude réalisée par QuintilesIMS et le Cercle de réflexion de l’industrie pharmaceutique (CRIP) balaie nombre d’idées reçues. Ainsi, il apparaît que les patients âgés polymédiqués sont plus observants que les patients en initiation de traitement.
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Crédit photo : phanie

Changer le regard sur l’observance, ou plutôt sur la non-observance : c’est à cette conclusion qu’invite la deuxième édition de l’étude sur l’observance menée par QuintilesIMS et le Cercle de réflexion de l’industrie pharmaceutique (CRIP).

Centrée sur deux questions principales, l'identification des facteurs associés à l'observance et la définition du profil type des patients en fonction de leur niveau d'observance, cette étude s’est attachée à étudier l’adhésion au traitement de plusieurs milliers de patients suivis pour l’une de ces trois pathologies, l’asthme, le diabète de type II et l’hypertension artérielle*.

Les résultats battent en brèche bien des poncifs en matière d’observance. Première surprise, les personnes âgées ne sont pas les plus réfractaires aux traitements. Elles seraient même les plus observantes, et ce alors même qu’elles sont polymédiquées.

Deuxième constat, les femmes ne sont pas les plus observantes, contrairement à ce qui est couramment admis. Au contraire, elles sont, en moyenne, moins bien attachées au suivi de leur traitement. Sans doute, comme l’observe Claude Le Pen, économiste de la santé, « parce qu’elles s’occupent plus des autres que d’elles-mêmes ».

Le facteur nomadisme officinal

Ces nouveaux enseignements incitent à mieux cibler, comme le recommandent les auteurs de l‘étude, les périodes dans le parcours du patient qui nécessitent davantage l’appui des professionnels de santé pour améliorer l’observance.

Ainsi, comme le révèlent les résultats de l’étude, le taux d’observance est nettement inférieur chez les patients naïfs et durant les premiers mois de traitement, avec un risque accru de 1,3 pour le diabète de type II à 3,3 pour l’asthme. Tout changement dans le traitement en cours multiplie par deux les risques d’inobservance.

Enfin, troisième facteur d’inobservance identifié : le nomadisme officinal. Dans le cas où le patient s’adresse à plus de trois pharmacies, son risque de moindre adhésion au traitement augmente considérablement. Cette tendance se vérifie en premier lieu chez les patients souffrant de diabète de type 2 et ceux atteints d’HTA.

* Sur cohortes de grande taille en patients persistants. 39 146 sur 12 mois pour l’asthme, 369 854 en HTA sur 12 mois et 580 598 patients en diabète de type 2 sur 12 mois.

Marie Bonte

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3349